Dans un contexte de tensions grandissantes avec l’Occident, «la dissuasion nucléaire dans sa compréhension classique antérieure ne fonctionne pas pleinement», a déclaré Sergueï Riabkov au cours d’une interview au magazine Vie internationale publiée ce 6 juillet.
«Nous avons besoin de quelques ajouts et ajustements conceptuels. C'est pourquoi le président de la Fédération de Russie a déclaré que la doctrine est un "instrument vivant"», a ajouté le diplomate. Une référence aux propos de Vladimir Poutine qui, le 7 juin, lors de la séance plénière du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF), n'avait pas exclu que la doctrine nucléaire russe puisse être ajustée.
Deux semaines plus tard, lors d’une conférence de presse à l’issue de sa visite au Vietnam, le chef d’État russe avait réaffirmé que la Russie réfléchissait à une modification de sa doctrine nucléaire en raison de l'«abaissement du seuil d'utilisation des armes nucléaires» en Occident. «Du moins, nous savons que l'adversaire potentiel y travaille», avait ajouté le président russe, faisant notamment allusion à l'emploi d'armes nucléaires tactiques.
Escalade et absence de dialogue : l’attitude des Occidentaux pointée du doigt
«J'admets pleinement qu'après un certain temps, il y aura une certaine précision sur les approches que nous pourrions adopter sur ces questions extrêmement importantes et délicates dans des situations de nouvelles escalades de la part de nos opposants», a également déclaré Sergueï Riabkov dans son interview à Vie internationale.
Fin juin, le numéro deux de la diplomatie russe avait estimé «élevé» le risque d’une confrontation armée entre puissances nucléaires.
«Nous sommes arrivés à la conclusion qu'il faut réfléchir à la suite des événements et à la manière de réduire au minimum les risques d'un affrontement direct», avait-il déclaré aux journalistes, en marge du forum des Lectures de Primakov, plaidant en faveur de la poursuite d’un «dialogue professionnel» sur ces questions. «Malheureusement, nos adversaires posent officiellement des conditions délibérément inacceptables pour un tel dialogue», avait regretté le diplomate.