Le Comité d’enquête poursuit ses investigations contre Laurent Vinatier, a annoncé l’organe judiciaire dans un communiqué publié ce 3 juillet sur sa chaîne Telegram. «Sept témoins ont été interrogés, avec lesquels l'accusé a tenu des réunions pour recueillir des informations dans le domaine des activités militaires et militaro-techniques de la Fédération de Russie», stipule le communiqué.
«Une expertise linguistique a été ordonnée sur la base des enregistrements audio de ces réunions», ont précisé les enquêteurs, évoquant également l’examen du matériel informatique saisi chez ce citoyen français de 47 ans.
Celui-ci est visé par une enquête pénale du Comité, ouverte pour infraction au point 3 de l'article 330.1. En l’occurrence, son manquement à l'inscription au registre des agents étrangers, le tout par une personne collectant des informations «qui, lorsqu'elles sont reçues par des sources étrangères, peuvent être utilisées contre la sécurité de la Fédération de Russie».
«Pendant ses visites à Moscou, Laurent Vinatier a établi de nombreux contacts avec des représentants de la communauté des experts et des scientifiques (des politologues, des sociologues, des économistes, des experts militaires, etc.) ainsi qu’avec des fonctionnaires», a pour sa part détaillé le FSB, dans un communiqué publié sur son site, également ce 3 juillet.
Dix ans au service d'une ONG suisse, le Centre pour le dialogue humanitaire
«Au cours de ses échanges avec ces catégories de personnes, le ressortissant français a notamment recueilli des données de nature militaire et militaro-technique susceptibles d’être utilisées par des services spéciaux étrangers au détriment de la sécurité de la Fédération de Russie», ont poursuivi les services de sécurité russes.
Laurent Vinatier avait été interpelé à Moscou par des agents du FSB. Une arrestation annoncée le 6 juin par le Comité d’enquête. Le lendemain de cette annonce, à la demande des enquêteurs, le tribunal Zamoskvoretski de Moscou avait ordonné le placement de Laurent Vinatier en détention, au moins jusqu'au 5 août, en vue d'un éventuel procès.
Lors de son interrogatoire, il avait «pleinement reconnu sa culpabilité», ont souligné le FSB et le Comité d’enquête dans leurs communiqués. Devant la Cour, Laurent Vinatier avait présenté ses excuses pour ne pas s’être inscrit au registre des agents étrangers.
Comme l’avait stipulé dès l’annonce de son arrestation, Laurent Vinatier travaille depuis plus de dix ans pour l’ONG suisse Centre for Humanitarian Dialogue (HD). Basée à Genève, cette ONG qui assure être «impartiale» déclare sur son site recevoir des financements de «plusieurs fondations privées» et être accompagnée dans ses projets par plusieurs gouvernements occidentaux ainsi que «des organes multilatéraux de l’Union européenne».