Russie

Russie : Laurent Vinatier, citoyen français soupçonné d’espionnage, placé en détention provisoire

Laurent Vinatier, un ressortissant français travaillant pour une ONG suisse, soupçonné par le Comité d’enquête d’avoir collecté des informations sensibles sur les activités militaires russes, a été placé ce 7 juin en détention dans l’attente d’un éventuel procès.

À la demande des enquêteurs, le tribunal Zamoskvoretski de Moscou a ordonné ce 7 juin le placement en détention, au moins jusqu'au 5 août, de Laurent Vinatier, en vue d'un éventuel procès. «Le tribunal a fait droit à la demande d'enquête et a choisi une mesure préventive à l'encontre de Vinatier sous forme de détention pour une durée allant jusqu'au 5 août», a lu le juge dans la décision.

L’interpellation à Moscou de ce citoyen français de 47 ans, qui travaille depuis une dizaine d’années pour une ONG suisse, avait été annoncée la veille par le Comité d’enquête. Dans un communiqué, celui-ci déclarait soupçonner Vinatier «d'avoir collecté des informations dans le domaine des activités militaires» de la Russie.

Registre des agents de l'étranger : Vinatier a présenté «ses excuses pour ne pas s'être enregistré»

Dans ce document, le Comité annonçait qu’une affaire pénale avait été ouverte à l’encontre du prévenu au titre de la partie 3 de l'article 330.1. En l’occurrence, pour le manquement «de soumettre à l'organisme autorisé les documents nécessaires à l'inscription au registre des agents étrangers», le tout par une personne collectant des informations «qui, lorsqu'elles sont reçues par des sources étrangères, peuvent être utilisées contre la sécurité de la Fédération de Russie». Sur ce point, durant l’audience, Laurent Vinatier a présenté «ses excuses pour ne pas s'être enregistré».

Suite au prononcé de ce placement en détention, l'avocat de Laurent Vinatier, Alexei Sinitsyn, a déclaré que la défense ferait appel. «Je ne peux pas en dire plus ; mon client m'a interdit de commenter son cas à la presse», a-t-il déclaré aux journalistes.

Lors d’une interview télévisée, le 6 juin, le président français Emmanuel Macron a déclaré que Laurent Vinatier n'est «en aucun cas [...] quelqu'un qui travaillait, qui travaille pour la France», rejetant les accusations d’espionnage.