Russie

Poutine et Loukachenko annoncent des exercices nucléaires tactiques communs

La Biélorussie rejoindra la Russie dans la deuxième étape des exercices visant à tester l'utilisation d'armes nucléaires non stratégiques, ont déclaré les présidents Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko ce 9 mai à Moscou en marge des festivités du jour de la Victoire.

«Comme des armes nucléaires non stratégiques sont stationnées sur le territoire de la Biélorussie, cette fois nous avons invité nos amis et alliés, et le président de la Biélorussie l'a demandé, à participer à l'une des étapes de cet exercice», a fait savoir Vladimir Poutine ce 9 mai, aux côtés de son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko. «Nous les menons régulièrement», a-t-il ajouté.

Les exercices se dérouleraient en trois étapes, a expliqué le dirigeant russe. «L'armée biélorusse se joindrait aux actions conjointes lors de la deuxième étape. Les ministères de la Défense et les états-majors ont reçu des instructions appropriées», a ajouté Vladimir Poutine, soulignant qu’il n’y avait «rien d’inhabituel ici».

Le président biélorusse a confirmé qu'il avait été décidé de synchroniser les exercices après la première étape et qu’il s’agissait de la troisième formation de l'armée biélorusse.

Des essais nucléaires tactiques russes annoncés en réaction aux déclarations occidentales

Le 6 mai au matin, l’armée russe avait indiqué qu’elle mènerait, sur ordre de Vladimir Poutine, des essais nucléaires tactiques à la suite des «déclarations provocatrices et des menaces de certains responsables occidentaux à l’encontre de la Russie».

Ces exercices, selon le Kremlin, sont liés aux déclarations d'Emmanuel Macron sur un envoi éventuel de troupes occidentales en Ukraine et du ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron qui a soutenu les frappes que les forces ukrainiennes pourraient mener sur le sol russe avec des armes britanniques.

Vladimir Poutine avait annoncé à l'été 2023 le transfert, vers la Biélorussie, d’armes nucléaires tactiques russes, demandé de longue date par Minsk. Les armements nucléaires dits «tactiques» peuvent provoquer d'importants dégâts, mais leur rayon de destruction est bien plus limité que celui d'armes nucléaires «stratégiques».

Cette opération avait été annoncée en mars en réaction à la fourniture à Kiev, par Londres, de munitions à uranium appauvri. Vladimir Poutine avait de surcroît souligné que les États-Unis procédaient à ce type de déploiement depuis des «décennies» dans plusieurs pays membres de l’OTAN. En l’occurrence, avec la bombe tactique B-61, pilier du parapluie nucléaire de l’Alliance atlantique en Europe.