«Deux ambassadeurs ont été convoqués au ministère russe des Affaires étrangères : la Grande-Bretagne et la France», a indiqué ce 6 mai la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Un correspondant de RIA Novosti a rapporté quelques instants auparavant que le chef de la mission diplomatique française était arrivé au bâtiment du ministère russe des Affaires étrangères. Le diplomate a refusé de répondre aux questions des journalistes.
«La partie russe a présenté son évaluation de principe de la ligne destructrice et provocatrice de Paris, qui conduit à une escalade du conflit», a indiqué dans un communiqué la diplomatie russe, précisant que cette convocation était liée à des «déclarations de plus en plus belliqueuses» du gouvernement français.
Plus tôt dans la journée, c’est l’ambassadeur du Royaume-Uni à Moscou, Nigel Casey, qui a été aperçu entrant et ressortant du ministère russe. Casey a été averti que la réponse aux frappes ukrainiennes utilisant des armes britanniques sur le territoire russe pourrait viser «n'importe quelle installation et équipement militaire britannique sur le territoire ukrainien et au-delà».
Déclarations belliqueuses de Paris et Londres
Ces convocations interviennent à la suite de plusieurs déclarations occidentales.
Dans un entretien à The Economist publié le 2 mai dernier, le président français a de nouveau assumé la possibilité de déployer des troupes occidentales en Ukraine, notamment si Kiev venait à en faire la demande. Des propos qu'il avait déjà tenus le 26 février dernier, avant d'être désavoué par les principaux alliés de Kiev, Washington et Berlin en tête.
En déplacement à Kiev le 2 mai, le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron a quant à lui soutenu les frappes que les forces ukrainiennes pourraient mener sur le sol russe avec des armes britanniques : «En ce qui concerne ce que font les Ukrainiens, à notre avis, la manière d'utiliser ces armes relève de leur décision», a-t-il déclaré. «L'Ukraine a absolument le droit de riposter contre la Russie. L’Ukraine a ce droit», a-t-il insisté, répondant à la demande de clarification d'un journaliste sur des frappes à «l’intérieur de la Russie». Une sortie qui tranche avec les positions antérieures des capitales occidentales, craignant jusque-là une escalade.
Ce 6 mai au matin, l’armée russe a indiqué qu’elle mènerait, sur ordre de Vladimir Poutine, des essais nucléaires tactiques à la suite des «déclarations provocatrices et des menaces de certains responsables occidentaux à l’encontre de la Russie».
Ces exercices sont liés aux déclarations d'Emmanuel Macron et de David Cameron, a précisé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov plus tard dans la matinée, qualifiant ces déclarations de «dangereuses». Selon lui, il s'agit d'une «nouvelle escalade de tension sans précédent», qui nécessite «une attention particulière et des mesures spéciales».