«Londres a décidé de se servir d'un mensonge explicite pour justifier ses annonces antirusses du 8 mai», a déclaré Maria Zakharova sur Telegram avant de prévenir que la réponse de Moscou serait «sévère».
Plus tôt dans la journée, Londres a annoncé expulser l'attaché de défense russe en Grande-Bretagne, accusé d’être un «officier du renseignement militaire non déclaré», selon le ministre de l'Intérieur James Cleverly.
Dans une déclaration au Parlement visant de supposées «activités malveillantes» russes, celui-ci a aussi annoncé que plusieurs propriétés russes sur le sol britannique perdraient leur statut diplomatique. Celles-ci auraient, toujours selon les autorités britanniques, été utilisées «à des fins de renseignements».
Ultimatum de Moscou à Londres
Ces annonces interviennent après la convocation, le 6 mai dernier, de l’ambassadeur du Royaume-Uni à Moscou, Nigel Casey au ministère russe des Affaires étrangères. Casey a été averti que la réponse aux frappes ukrainiennes utilisant des armes britanniques sur le territoire russe pourrait viser «n'importe quelle installation et équipement militaire britannique sur le territoire ukrainien et au-delà».
En effet, le 2 mai à Kiev, le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron a quant à lui soutenu les frappes que les forces ukrainiennes pourraient mener sur le sol russe avec des armes britanniques : «En ce qui concerne ce que font les Ukrainiens, à notre avis, la manière d'utiliser ces armes relève de leur décision», a-t-il déclaré. «L'Ukraine a absolument le droit de riposter contre la Russie. L’Ukraine a ce droit», a-t-il insisté, répondant à la demande de clarification d'un journaliste sur des frappes à «l’intérieur de la Russie». Une sortie qui tranchait avec les positions antérieures des capitales occidentales, craignant jusque-là une escalade.
Le 6 mai au matin, l’armée russe a indiqué qu’elle mènerait, sur ordre de Vladimir Poutine, des essais nucléaires tactiques à la suite des «déclarations provocatrices et des menaces de certains responsables occidentaux à l’encontre de la Russie».
Ces exercices sont liés aux déclarations d'Emmanuel Macron sur l'envoi de troupes en Ukraine et à celles de David Cameron, a précisé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov plus tard dans la matinée, qualifiant ces déclarations de «dangereuses». Selon lui, il s'agit d'une «nouvelle escalade de tension sans précédent», qui nécessite «une attention particulière et des mesures spéciales».