La conférence en Suisse sur l'Ukraine «ne vise clairement pas de résultats», a dénoncé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov ce 2 mai, ajoutant qu'il était «impossible de parler d'attentes sérieuses sans la participation de la Russie».
La Russie «à ce stade» n'a pas été invitée à la conférence de paix sur l'Ukraine, selon un communiqué publié par le Département fédéral suisse des Affaires étrangères. Dans le même temps, Berne a qualifié d’«impensable» un processus de paix sans la participation de Moscou.
«La conférence en Suisse vise à marquer le début du processus de paix. La Suisse est convaincue que la Russie doit être impliquée dans ce processus», indique le communiqué.
Si Berne plaide pour une intégration de la Russie au processus de paix et a même proposé en janvier 2024 à Moscou ses services pour négocier une paix en Ukraine. Sergueï Lavrov a répondu à son homologue suisse Ignazio Cassis que la Russie n’était plus en mesure de considérer la Suisse comme un pays neutre. Le pays a notamment tourné le dos à sa neutralité historique en suivant la politique de sanctions européennes contre Moscou.
La Russie ouverte aux négociations de paix, si elles tiennent compte des réalités du terrain
L'événement aura lieu les 15 et 16 mai au Bürgenstock. Plus de 160 délégations y ont été invitées, parmi lesquelles les membres du G7, du G20, des BRICS, des organisations internationales (l'ONU, l'OSCE, le Conseil de l'Europe), ainsi que le Vatican et le patriarche de Constantinople.
«Je ne vois pas très bien ce qui peut se faire là-bas sans nous», avait déclaré le président russe le 11 avril à l'annonce de cette conférence en Suisse, dénonçant une «volonté de nous imposer des schémas qui n’ont absolument rien à voir avec la réalité du terrain».
Le Kremlin a en effet souligné à plusieurs reprises qu'il n'avait jamais refusé les négociations. Mais la «formule Zelensky», présentée par Kiev à l’été 2023, comporte notamment la réaffirmation des frontières de l'Ukraine datant de 1991, le retrait total des troupes russes, l'instauration d'un tribunal pénal international pour juger des «crimes de guerre russes», incluant des réparations, et la déclaration de la fin de la guerre.
Des exigences inconcevables selon Moscou, celles-ci étant synonyme de capitulation totale. Il est nécessaire de tenir compte des «nouvelles réalités» et des exigences sécuritaires de la Russie, estime ainsi le Kremlin.