«Sur le flanc sud d'Avdeïevka, dans la zone industrielle proche de la station Yasynuvata-2, les combattants russes ont de nouveau mené une attaque réussie», a rapporté le média russe Rybar ce 24 novembre. «Cinq bâtiments qui abritaient auparavant des formations ukrainiennes ont été pris lors d'une attaque rapide», a-t-il précisé.
Depuis plus d'un mois, Avdeïeveka, une cité industrielle à 20 kilomètres de Donetsk, est prise en tenaille par l’armée russe. Presque encerclée, elle n’est plus desservie que par une seule route.
«La troisième vague [d'assauts] a commencé», a indiqué de son côté le maire des autorités ukrainiennes de la ville, Vitaly Barabach, à la télévision le 24 novembre, faisant état d'attaques de «tous les côtés», sur ses flancs sud et nord, sur la zone industrielle ainsi que depuis Spartak, un village situé entre Avdeïevka et Donetsk.
Avdeïevka avait été brièvement récupérée en juillet 2014 par les rebelles du Donbass, avant qu'ils ne soient contraints de battre en retraite. Depuis, cette ville en grande partie détruite marque la ligne de front dans cette zone. De celle-ci, l’artillerie ukrainienne n’a cessé de tirer sur Donetsk durant les huit années ayant précédé l’intervention russe en Ukraine, en février 2022.
Selon Vitaly Barabach, environ 1 350 personnes vivent encore à Avdeïevka, malgré les combats et les bombardements, alors que la ville comptait environ 30 000 habitants avant la guerre.
Les forces de Kiev sont retranchées derrière de solides fortifications, mais ont dû céder du terrain depuis un mois. «Dans la ville, il y a 30 à 40 frappes massives par jour», assure Vitaly Barabach.
La Russie frappe avec des bombes à fragmentation
L'armée russe utilise des bombes aériennes guidées et a récemment commencé à recourir à des bombes à sous-munitions, d'après l'édile des autorités ukrainiennes. Ces armes sont controversées, projetant de manière aléatoire des explosifs plus petits sur une large zone.
La défense russe n'a pas confirmé l'information, mais Rybar a rapporté que «les militaires russes ont commencé à utiliser des bombes à fragmentation RBK-500 à Avdeïevka». «Le nouveau type d'obus contribuera à détruire avec encore plus de succès les effectifs de l'ennemi, ce qui facilitera une nouvelle offensive», selon le média russe.
Les Etats-Unis avaient livré des armes similaires à l'Ukraine en juillet dernier. «Les forces armées russes seront contraintes, par mesure de rétorsion, d’utiliser des moyens de frappe analogues contre les forces ukrainiennes», avait mis en garde le 11 juillet le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou. «Il est important de souligner que la Russie dispose d’armes à sous-munitions, comme on dit, pour parer à toute éventualité. En outre, elles sont plus efficaces et diversifiées que les américaines», avait-il ajouté. Pesant 500 kilos, contre 40 pour les obus américains, les bombes américains bénéficient en effet d'un système de dispersion différent.