Russie

Donbass: un reporter de RT filme la menace d'un drone ukrainien contre un blindé T-80

Ivan Poliansky, correspondant de guerre de RT, a suivi les opérations de tankistes sur le flanc nord d'Artiomovsk. Il a filmé l'unité en mission, alors qu'un drone kamikaze ukrainien cherchait à frapper le blindé sur lequel il se trouvait.

«Un oiseau!», hurle l’un des tankistes, réclamant un fusil mitrailleur. Dans le ciel, un drone. Sans attendre, le char T-80 bondit, accélérant sur le sentier pour semer la menace. Après quelques secondes, le tank s’en sortira finalement indemne.

Le reporter Ivan Poliansky, qui suivait les tankistes russes de la 200e brigade du groupement sud, dans la région d’Artiomovsk (Bakhmout), a pu constater sur le champ de bataille les améliorations du char T-80BVM, lancé à la fin des années 70. L'engin, de conception soviétique, est désormais équipé d’un toit pour parer les attaques de drones et d’un système de guerre électronique pour les neutraliser. 

«J’ai remarqué un drone kamikaze dans le ciel», a ensuite raconté «Khan», le commandant, au micro de RT. «Il y a avait un obus blanc en dessous, qui était deux fois plus grand que le drone, il y avait quatre hélices clairement visibles, à basse altitude, à 50 mètres», explique-t-il. «Je voulais l’abattre [au fusil mitrailleur], mais heureusement le système de guerre électronique a fonctionné, le système a tout de suite réagi, on avait un dôme autour du char et le drone s’est arrêté, il ne pouvait pas nous approcher, il est resté en l’air. Ensuite il a décidé de nous approcher de côté, mais après avoir fait face au dôme, il l’a touché et il est tombé».

Le système anti-drones «Triton», développé par PPSh a été présenté au mois d’août dernier au forum Armée-2023. «Le produit est conçu pour supprimer les canaux de contrôle et de transmission de données des drones», a rapporté RIA Novosti.

L'armée ukrainienne n'aurait plus «ni force ni moyens pour avancer»

Sur le front d’Artiomovsk (Bakhmout), dans le Donbass, les combats se font moins rudes. «Ces derniers temps, l’activité a un peu diminué : l’adversaire s’est mis en position de défense, et il y a moins de travail», a confié l’un des tankistes. «Auparavant, l'adversaire essayait de percer, mais nous l’avons repoussé, il ne lui reste plus ni force ni moyens pour avancer», a-t-il ensuite estimé.

L'Ukraine mène depuis début juin une contre-offensive, qui n'a pas obtenu les résultats escomptés en dépit du soutien matériel et financier occidental. «Les forces armées ukrainiennes s'épuisent et la démoralisation du personnel s'accroît», a estimé le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou le 1er novembre, tandis que le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Valeri Zaloujny, admettait le même jour dans The Economist «nous nous trouvons dans une impasse».

Un constat refusé par le Kremlin : «la Russie poursuit sans relâche son opération militaire spéciale. Tous les objectifs fixés doivent être atteints», a déclaré le 2 novembre Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe. Depuis la fin du mois d'octobre, les forces russes mènent une offensive sur Avdeïevka, à 20 km de Donetsk dans le Donbass.