Le 11 décembre, les Etats du monde entier sont invités à adopter le fameux et très controversé «Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières» qui a été lancé en avril 2017 par l’Assemblée générale des Nations unies.
Il est clair en effet que les pays de départ [...] ne respecteront pas leurs «devoirs»
Comme on a pu le constater ces dernières semaines dans plusieurs pays occidentaux qui l’ont rejeté (Italie, Autriche, Etats-Unis, Australie Hongrie, etc), mais également en France parmi les partis de droite et même les revendications des Gilets jaunes, ce Pacte, de son vrai nom «Global Compact», qui se veut théoriquement «non contraignant» et respectueux des souverainetés nationales, vise selon ses opposants de plus en plus nombreux à légitimer le phénomène de l’immigration extra-européenne massive illégale autant que légale.
Les partisans du Pacte affirment non sans raison que le texte a pour souci officiel de prendre en compte les points de vues et préoccupations des pays d’accueil, des pays de transit comme des «migrants», dans une sorte de grand écart ou voie médiane ni immigrationniste ni anti-migrations, mais il est clair que les mesures préconisées relatives aux «obligations» morales et financières des Etats d’accueil pourront progressivement être judiciarisées par les cours constitutionnelles des Etats européens et occidentaux qui non seulement voudront se donner bonne conscience mais surtout sont les seuls qui pourront respecter les «devoirs». Il est clair en effet que les pays de départ – majoritairement africains-subsahariens, maghrébins et moyen-orientaux – non mécontents de se débarrasser de populations à la natalité incontrôlées et au chomage, ne respecteront pas leurs «devoirs» à la différence des Etats européens qui en ont les moyens financiers même si les autochtones prolétarisés qui manifestent comme les Gilets jaunes trouvent injuste d’accueillir des pauvres du sud avec les impôts des pauvres du nord…
Gommer la différence entre «immigrés» et «réfugiés», étrangers et citoyens…
D’évidence, les États cosignataires africains, islamiques, asiatiques ou d’Amérique latine qui n’ont pas intérêt à respecter les «obligations» morales et financières du-dit Pacte n’en respecteront jamais les règles «morales» et que seuls les pays démocratiques occidentaux gagnés par une mauvaise conscience collective post-coloniale et toujours inhibés par le tabou identitaire et migratoire, se sentiront obligés de rendre politiquement obligatoire des principes au départ certes «non-contraignants». L’effort et le coût se porteront donc essentiellement sur une minorité de pays développés sur le plan juridique et social, et cela est déjà d’ailleurs le cas depuis des décennies : regroupement familial généralisés et imposé par l’Union européenne, Aide Médicale d’Etat accordés à tous les migrants, illégaux ou légaux, coût croissant du financement des «mineurs non accompagnés» souvent faux mineurs et vrais illégaux, et des clandestins en général dont le nombre ne cesse de croitre, retraites minimales accordées aux migrants résidents seulement depuis cinq ans en France plus élevées que celle des paysans ou artisans désœuvrés, etc. Sans compter les couts gigantesques des allocations familiales et pléthores d’autres aides accordées de façon indistinctes aux étrangers et aux nationaux sous peine de «discriminations».
L’appartenance à la citoyenneté nationale ne peut plus donner lieu à des privilèges et droits particuliers qui seraient «supérieurs» à ceux des étrangers
D’un point de vue réaliste et concret, l’aspect «non-contraignant» du Pacte de Marrakech vise en fait à contourner les lois des États souverains et les bases mêmes de la démocratie nationale puisqu’il finira par le truchement du principe de « supraconstitutionnalité des droits de l’homme » qui motive de plus en plus les cours constitutionnelles au détriment des votes législatifs par avoir des effets légaux ultérieurs pour les signataires qui joueront le jeu : les Européens culpabilisés dont les élites bien-pensantes considèrent les thèmes de l’identité et du contrôle des flux migratoires et des frontières comme des thèmes «populistes» ou même «d’extrême-droite»... Rien n’empêchera en effet les tribunaux, cours constitutionnelles et autres instances étatiques diverses de judiciariser progressivement au niveau national les normes onusiennes comme on le constate dans l’UE et presque partout en Occident avec les cours constitutionnelles ou «suprêmes».
En France, depuis la présidence de Jacques Chirac, une simple «question prioritaire de constitutionnalité» a récemment donné raison à des lobbies immigrationnistes désireux de dépénaliser les migrations illégales et à accorder aux clandestins qui enfreignent les lois les mêmes droits sociaux et financiers que les citoyens qui cotisent depuis des années et paient des impôts pour y avoir droit. Et les décisions européennes comme nationales des diverses «cours» non-démocratiques qui annulent les décisions des Parlements nationaux ont réussi à obtenir la dépénalisation des migrations illégales y compris celles organisées par des réseaux de passeurs mafieux, en tout cas pour les «passés» présentés comme des victimes innocentes des passeurs. Depuis lors, l’appartenance à la citoyenneté nationale ne peut plus donner lieu à des privilèges et droits particuliers qui seraient «supérieurs» à ceux des étrangers, au nom de le «non-discrimination» que seules les démocraties occidentales culpabilisées appliquent dans une sorte de jeu de dupes avec les pays de départ qui ne coopèrent que très rarement avec les pays d’accueil en matière d’expulsions d‘illégaux ou déboutés du droit d’asile.
Confusions sémantiques : immigration/immigration/migrants/immigrés et Migrant avec un M…
La propension des textes onusiens à mettre dans le même sac, les immigrés réguliers et les migrants illégaux, les immigrés économiques et les réfugiés politiques, les vrais et les faux demandeurs d’asile, introduisent en réalité d’énormes confusions dans l’esprit des peuples – surtout occidentaux – abreuvés de doxa «cosmopolitiquement correcte». Pourtant, le fait de vouloir choisir, limiter ou contrôler l’immigration dans son propre pays, est un droit fondamental de tout État souverain, droit certes reconnu de jure et formellement par le même Pacte onusien bien que celui-ci préconise de facto le contraire. Alors qu’elle est normalement et légalement sévèrement punie dans tout Etat appliquant la loi, l’immigration illégale est aujourd’hui présentée comme légitime par nature au nom de la nouvelle religion «diversitaire» selon laquelle les frontières seraient une anomalie, d’où le nom même de l’ONG pro-Migrants financée par Georges Soros : «No Borders».
Pour faire accepter les «droits» inaliénables de «migrants» qui n’en ont pourtant normalement aucun a priori face à un État souverain, l’idée du Pacte controversé est de légitimer «le migrant» (avec un grand M) dans son ensemble, surtout s’il vient du «sud» et de pays anciennement colonisés par l’Europe, en le présentant comme une «victime» et donc un réfugié par nature. De ce fait, le «migrant» cesse d’être un individu responsable, susceptible able d’être honnête ou malhonnête, dont la candidature est posée de façon légale et est recevable ou, et est présenté comme un «créditeur» naturel dont les droits seraient inversement proportionnels aux devoirs du débiteur (surtout occidental).
Faire accepter les «droits» inaliénables de «migrants» qui n’en ont pourtant normalement aucun a priori face à un État souverain
Le Global Compact on Migration laisse ainsi entendre que ce ne sont pas les pays qui laissent leurs ressortissants partir – et refusent de les reconnaître comme co-nationaux lorsqu’ils y sont renvoyés – qui doivent supporter les coûts immigrationnistes, mais les seuls pays d’accueil que nous sommes. De ce fait, les pays d’immigration musulmans peuvent privilégier l’accueil de leurs coreligionnaires ou de non-musulmans dépourvus de tous droits égaux sans être réprimandés par des lois supranationales inférieures à la Charia (leur «cour suprême» à eux), tandis que le vieille Europe post-nationale et post-chrétienne est sommée de favoriser l’implantation indiscriminée de population massivement issues du sud islamique qui arrivent avec leurs coutumes et règles et dont une partie croissante arrive en Europe avec la certitude que cette dernière a une «dette morale» post-coloniale à payer quitte à saborder son propre équilibre ethno-civilisationnel dont l’ONU ne tient aucunement compte dans ce sens là. La page du site des Nations unies dédiée au Pacte annonce d’ailleurs assez franchement la couleur : la photographie de page de garde est celle d’une femme voilée accompagnée de son mari ou compagnon de voyage. Ce clin d’œil n’est peut-être pas innocent dès lors que la majorité des 57 pays composant l’Organisation de la Coopération islamique, l’OCI, a adopté ce Pacte à l’Assemblée générale des Nations unies...
Un jeu de dupes dans lequel la vieille Europe est le dindon de la farce…
Le Global Compact on Migration fait totalement fi de la disparité entre régions développées au niveau socio-économique et juridique et régions à la traîne. Il fait l’impasse sur la dimension culturelle de la migration, ce qui fait d’un accord prétendument «multilatéral» un programme de sur-responsabilisation des seuls pays d’Occident. D’après les Nations unies, 258 millions de personnes vivent hors de leur pays et sont ainsi considérés comme «migrants», terme que le Pacte décide de mettre sur le même pied que «réfugiés». Le «Migrant» ainsi personnifié de façon conformément aux règles de la communication efficace devient alors une abstraction juridique, une entité créditrice de droits sans trop avoir d’obligations même si le Pacte en accepte également l’existence sur la papier sans jamais d’ailleurs les décliner concrètement. Le texte du Pacte précise que les droits du «Migrant» doivent faire l’objet d’une protection incombant au pays dans lequel il se trouve ou aboutit.
Le migrant en situation illégale serait également protégé, le Pacte précisant que l’illégalité ne doit pas être un «prétexte» à fragiliser l’individu davantage
Ce «Migrant» créditeur de droits inaliénable assimilés à des droits de l’homme universels donc supérieurs aux juridictions nationales souveraines sur le plan moral, doit recevoir «une information précise sur ses moyens de réclamation et de compensation en justice si ses droits étaient bafoués», et ceci qu’il ait un statut ou non. Cette information doit être accompagnée d’un accès facilité à une assistance juridique (publique ou «abordable» financièrement). Il est clair que ce n’est pas en Arabie Saoudite, au Soudan ou au Bangladesh que cet accès à la justice sera le mieux garanti, au contraire des pays d’Occident justiciables par ailleurs de la Cour européenne de Justice ou autres «médiateurs» ou juridictions s’inspirant des droits de l’homme. Les coûts que cela implique reviendront donc toujours majoritairement aux pays hôtes (surtout occidentaux), sans que le Pacte ne se soucie de savoir comment une justice financée par l’impôt des nationaux pourra absorber indéfiniment ces procédures.
Un migrant nouvellement arrivé sur le sol français pourra ainsi se prévaloir du droit français et international pour mettre l’État au pas quant au respect de ses droits, et il pourra pour ce faire solliciter avocats, cours constitutionnelles et cours internationales (CEDH). Le migrant en situation illégale serait également protégé, le Pacte précisant que l’illégalité ne doit pas être un «prétexte» à fragiliser l’individu davantage. De même, s’agissant d’accès aux services «de base» (soins de santé, sécurité sociale), qu’il s’agit de faciliter et intensifier, ce sont encore les pays d’Europe surtaxés qui financent – à perte – ces systèmes, bref les classes moyennes et appauvries des pays riches taxés pour les pauvres des pays du sud avec de l’argent qui augmente la dette publique...
Immigration incontrôlée et shopping migratoire ?
Outre la mise en place de «campagnes d’information», de sites internet et de procédures d’information avant le départ et dès l’arrivée du «migrant», le Pacte de l’ONU présenté pour adoption à Marrakech somme les États d’accueil de fournir aux migrants des renseignements détaillés sur «toutes les formalités à remplir, les conditions de vie et les outils juridiques en vigueur», puis de «garantir l’accès aux soins de santé, la justice et au marché du travail», mesures déjà en vigueur en France d’ailleurs, où la seule aide aux migrants irréguliers «mineurs non-accompagnés» (souvent faux mineurs) coûte déjà deux milliards par an. Les «campagnes plurilingues» qui «doivent» donner l’état des conditions de vie dans chaque pays d’accueil potentiel sont par ailleurs la porte ouverte au shopping migratoire.
De même, les procédures de «réunification familiale» – un «droit du migrant» qui «faciliterait son inclusion dans sa société d’accueil» ! – doivent selon les rédacteurs du Pacte être simplifiées et accélérées. A nouveau, le Pacte ne parle du «Migrant» avec un grand M que comme une figure sans tâche idéalisée, bénéficiaire naturelle de «droits» inaliénables qu’il revient au pays hôtes occidentaux de «protéger» impérativement. Entre un Nigérian, qui peut avoir en moyenne 6 enfants par femme et dont la culture familiale induit des liens très forts sur plusieurs générations, et le Suisse ou l’Ukrainien ou le Russe qui ont généralement moins de deux enfant par femme, le Pacte ne fait aucune différence. Quoique très précis sur les mesures concrètes à prendre pour satisfaire les «droits» du Migrant, le document est d’une abstraction totale sur les sources de financement et sur l’impact socio-économique et identitaire sur les pays concernés.
Rééduquer l’Occidental plein de préjugés anti-Migrants
Le Pacte lui rappelle benoîtement que la migration est surtout un merveilleux «avantage», au pire, un «défi» formidable qui mène nécessairement à l’enrichissement humain mutuel
Animés de principes clairement immigrationnistes et tiersmondistes, le texte du Global Compact qui est le fruit d’une volonté de pays membres de l’ONU majoritairement du sud et anti-occidentaux, est un «tout pour l’autre» incroyable, où les mesures concrètes que les pays d’accueil «doivent prendre» à l’égard du Migrant forment un contraste saisissant avec la simple «considération» accordée aux inquiétudes «légitimes» des États (majoritairement européens) d’accueil. Le citoyen européen sera donc heureux de savoir que les Nations unies ont constaté son «désarroi», mais le Pacte lui rappelle benoîtement que la migration est surtout un merveilleux «avantage», au pire, un «défi» formidable qui mène nécessairement à l’enrichissement humain mutuel. C’est d’ailleurs en ces termes que le Pacte déclare que l’accès à une information «objective, factuelle et claire sur les avantages et les défis de la migration» doit être fourni à tous, afin de «dissiper les discours qui génèrent une perception négative des migrants».
L’objectif n°16 vise à «donner les moyens aux migrants et sociétés de réaliser une inclusion et cohésion sociale complètes», et c’est à ce titre qu’il s’agit de promouvoir le «reportage éthique» au sujet des migrants. De plus, le Pacte enjoint les signataires à mettre en lumière les «contributions positives» des migrants. L’active participation des médias est requise dans cette vaste entreprise de positivisme forcené, notamment en formant et «sensibilisant» les professionnels des médias aux problématiques et à la «terminologie» liées à la migration. Ceux qui feraient montre d’intolérance, de «xénophobie», de «racisme» et toute autre forme de discrimination à l’égard des migrants verraient leurs subsides se tarir.
La même vigilance serait de mise en «période électorale», le Pacte Global invitant ici explicitement à faire interdire par les Etats d’accueil les sujets comme le rejet de l’immigration comme thèmes de campagnes politiques ! Autorités publiques et médias seraient ainsi soumis à des «mécanismes» spécifiquement mis en place pour «protéger le Migrant», ce qui sous-entend que les nationaux (européens) «risquent» d’être «hostiles» aux nouveaux venus. Inversement, la culture nationale et la cohésion identitaire des pays d’accueil post-coloniaux ne valent quant à elles pas la peine, d’être «protégées», dès lors que nous sommes «débiteurs» par héritage et «faute ». Avec des activités culturelles («sport, musique, les arts, festivals culinaires, volontariat et autres événements sociaux»), le Pacte entend «faciliter» (décidément le mot-clé de cet accord) la compréhension et «l’appréciation» mutuelles des cultures migrantes et celles des communautés de destination. La culture du migrant doit par voie de conséquence être «incluse», «acceptée», «appréciée», «mise en lumière», par les autochtones, dont la culture d’accueil est censée au contraire tout absorber, en «s’adaptant» à «l’Autre» pour prouver qu’elle ne «discrimine» pas.
La culture nationale et la cohésion identitaire des pays d’accueil post-coloniaux ne valent quant à elles pas la peine
Cette nécessité préconisée par le Pacte de s’adapter culturellement et économiquement à l’Autre-Migrant inclut bien sûr les soins de santé : il s’agit en effet «d’incorporer les besoins de santé des migrants aux politiques de soins de santé nationale et locales» et ce, notamment, en réduisant les barrières de communication... y compris culturelles, et en «sensibilisant» les fournisseurs de soins de santé aux cultures diverses. La disruption générée dans les hôpitaux occidentaux, où médecins masculins ne peuvent ausculter nombre de patientes musulmanes sans un tiers mâle présent par exemple, ne serait dans cette optique à sens unique que le fruit d’un manque d’acceptation par la culture arrivante de la culture d’accueil, et ce problème est évacué au profit d’un discours d’intégration qui est surtout le fruit de l’effort de la communauté d’accueil.
Le Pacte désavoué par de plus en plus de pays d’Europe
Italie, Pologne, Hongrie, Slovaquie, Etats-Unis, République Tchèque et Australie ont déjà fait savoir qu’ils ne signeraient pas l’accord. La Croatie et la Bulgarie ont également signalé leur refus en novembre. Et l’Estonie n’a confirmé son soutien qu’après un débat échauffé au gouvernement. Fin novembre, Israël a carrément quitté la table de discussion sur ce Pacte et le ministre de l’intérieur italien a déclaré, après un vote démocratique, que personne de son gouvernement n’irait adopter le texte attentatoire à la souveraineté nationale à Marrakech. La Suisse, quant à elle, a récemment voté dans le cadre d’une consultation qu’elle rejetait ce type de textes onusiens ou autres pactes internationaux. Quant à la France, son président Emmanuel Macron en pleine crise de légitimité nationale face la «révolution populaire des jaunes», il n’ira pas à Marrakech où il enverra le sénateur et secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoine.
Le Global Compact on Migration est la manifestation d’un nouvel ordre transnational
Le pacte ne ralliera donc pas comme prévu initialement à l’Assemblée générale des Nations Unies les 193 membres de l’ONU. La «représentante pour la Migration Internationale aux Nations unies», Louise Arbour, déclarait le 27 novembre que les désistements en chaîne de ces derniers mois donnaient une «piètre image des pays en question», et elle n’a cessé de vanter les «avantages économiques» que la «Migration» peut produire «quand elle est bien gérée».
Un Pacte théoriquement «non-contraignant» mais «moralement» engageant et aux dispositions judiciarisables
S’il est vrai que, sur le papier, le Pacte n’entraîne pas de conséquences juridiques directes, c’est-à-dire contraignantes, en réalité, ce type d’accords «non-contraignants» internationaux questionnent tout de même la loi en tant que telle et produisent des effets indirects très significatifs. Cet argument de la «non-contrainte» du pacte occulte l’aspect du «politiquement contraignant» et du poids symbolique de tels accords. Par exemple, nombre d’avis ou décisions européennes, au départ purement «consultatives» et sans effet juridique, ont été tout de même entérinées par la suite par le Parlement et la Commission européennes, en raison notamment de leur «haute valeur symbolique» (droits de l’homme, démocratie, etc) et politique, si difficiles à ignorer sans risque politiques pour les dirigeants terrifiés par le médiatiquement correct.
D’autre part, un accord international tel que celui des Nations unies, même non-contraignant, peut renforcer la densité de traités parfaitement contraignants, en amoindrir d’autres, ou même être tout à fait pris en compte par la justice elle-même au nom du «droit coutumier». Croire comme certains dirigeants sincères ou impressionnés par les lobbies cosmopolitiquement corrects que cet accord onusien sur les migrations serait totalement sans effet est une erreur, ne serait-ce que dans l’appel d’air qu’il provoque, informant ainsi les migrants du monde entier de leur «droits souverains» devant les Nations. Et à tout le moins, le Global Compact on Migration est la manifestation d’un nouvel ordre transnational qui repose de plus en plus sur le fichage des citoyens quels qu’ils soient, puis sur l’effacement de certaines cultures au profit d’autres mieux «protégées» ou pourvues de moyens disproportionnés pour s’implanter.