RT : Pensez-vous, comme d'autres observateurs, que les dernières sanctions prises contre la Russie par les Etats-Unis sont une manière pour Barack Obama de gêner les relations à venir entre Vladimir Poutine et l'administration de Donald Trump ?
Philip Giraldi (P. G.) : Il y a un consensus global aussi bien dans les médias qu'au Congrès pour prendre des mesures hostiles et sévères contre la Russie. Je pense que Barack Obama y a vu une opportunité. Au delà de fermer certaines options pour Donald Trump dans l'amélioration des relations avec la Russie, cela permet aussi aux Démocrates de pouvoir soutenir que l'élection présidentielle leur a été volée. Je pense que c'est un élément-clé dans cette histoire.
Voir la Russie et les Etats-Unis travailler ensemble à une résolution consensuelle du conflit israëlo-palestinien serait forcément plus efficace que si chaque protagoniste s'y attelle seul
RT :Donald Trump et Vladimir Poutine ont une vision commune sur certains problèmes mondiaux importants, mais certains sujets y échappent. Sur le conflit israëlo-palestinien et la colonisation, ils ont par exemple des visions différentes. Dans quelle mesure les nouvelles sanctions prises contre la Russie peuvent-elles nuire à la capacité des deux pays à trouver un terrain d'entente sur ce sujet brûlant ?
P. G. : Historiquement, ça a toujours été une situation difficile à résoudre. Les Etats-Unis et la Russie ont techniquement de très bonnes relations avec Israël. Voir les deux pays travailler ensemble à une résolution consensuelle du conflit israëlo-palestinien serait forcément plus efficace que si chaque protagoniste s'y attelle seul. Les tentatives de Washington de faire bouger les Israéliens de leurs positions sur la colonisation se sont avérées particulièrement vaines. Travailler avec la Russie pourrait donner un véritable avantage aux Etats-Unis et je pense que Donald Trump est assez flexible pour le voir.
Le problème c'est qu'il y a un consensus très puissant qui va dans le sens de dire «Nous devons punir la Russie»
RT : Pensez-vous que le Président Barack Obama s'attendait à une telle réaction de Vladimir Poutine ?
P. G. : Je pense que dans les coulisses du pouvoir, les dommages sont réellement importants. Le problème c'est qu'il y a un consensus très puissant qui va dans le sens de dire «Nous devons punir la Russie». Cela vient du Congrès, des médias, de la Maison Blanche et surtout du camp d'Hillary Clinton. C'est quelque chose de véritablement dangereux. J'espère que Donald Trump et Vladimir Poutine auront le bon sens de travailler ensemble pour apaiser la situation.
RT : Le président Vladimir Poutine a déclaré que ce n'était pas le moment de lancer des «actions hostiles» comme renvoyer des diplomates. Mais cela va-t-il laisser des traces négatives dans la diplomatie entre les deux pays ?
P. G. : Je ne pense pas. Je crois que Donald Trump se montre positif et optimiste, tout comme Vladimir Poutine. Ils semblent vouloir voir où une coopération peut mener. J'ai l'impression que Vladimir Poutine agit comme le seul adulte dans la pièce avec sa manière de répondre calmement aux sanctions américaines. Clairement, Donald Trump est en train de lui tendre la main en disant «On peut trouver notre chemin malgré cela».
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