Attaque de Kim Kardashian à Paris : comment faire revenir les touristes en France ?

Les attentats en France, le braquage de Kim Kardashian - tout cela influence le tourisme en France qui a perdu entre 3,5 et 6,5% de visiteurs depuis le début de l'année. Patrick Viceriat, expert en tourisme, explique comment régler la situation.

RT France : Les événements récents, comme les attentats de Paris, de Nice ou encore le braquage de Kim Kardashian, pourraient avoir une influence négative sur la situation touristique en France. Comment faire revenir les touristes en France ?

Patrick Viceriat (P. V.) : Il faut bien distinguer ce qui s’est passé depuis les derniers mois du braquage de Kim Kardashian. C’était en fait vraiment un cambriolage organisé. Je pense que les cambrioleurs étaient informés qu’elle possédait des bijoux. C’est un acte à la fois isolé et privé.

Plus d’un million de touristes manquent à l’appel

Selon les chiffres, nous avons perdu à peu près 40% de la clientèle russe en France, plus d’un million de touristes étrangers qui manquent à l’appel, ne serait-ce qu’aux premières semaines de cette année. Cela concerne toutes les nationalités, il y a une baisse très forte de la clientèle japonaise, chinoise, mais aussi de la clientèle plus proche – les Italiens, par exemple, sont moins venus en France. Tout cela est évidemment la conséquence à la fois des attentats qui se sont déroulés en France depuis l’année dernière, notamment les plus récents, mais aussi celle des conflits sociaux, les problèmes dans les transports, Air France, il y a plus de 150 000 personnes qui ont été impactées par le conflit d'Air France. Comme nous sommes dans un état d’urgence, les tours-opérateurs sont obligés d'envoyer moins de touristes chez nous et d'payer parfois des surprimes d’assurance, quand ils les envoient. En gros c’est 3,5 à 6,5%, suivant les enquêtes.

La région parisienne et Paris sont très touchés, ainsi que la Côte d’Azur. Mais il y a des régions françaises qui sont beaucoup moins touchées par ce phénomène, par exemple la Bretagne, et les régions de l’Ouest, comme le Languedoc-Roussillon.

Il y a une mobilisation de la population

RT France : Ce braquage reflète-t-il vraiment la situation sécuritaire de Paris ou est-ce tout simplement un cas isolé, comme l’a déclaré Anne Hidalgo ?

P. V. : Ce cambriolage reste quand même un acte isolé. Pour autant, il faut tout faire pour rassurer les touristes. On a sécurisé un certain nombre de sites, comme la Tour Eiffel, on a renforcé la présence policière et militaire sur des grands sites comme les Champs-Elysées. C’est moins le cas en Ile-de-France ou sur les plages françaises, il y a des policiers qui circulent. Globalement, on sent bien qu’il y a une vigilance renforcée, on va tout faire pour informer les touristes sur les problématiques liées aux attentats, mais aussi sur les problèmes de délinquance en métropole. Dans le métro, on diffuse des messages en chinois et en japonais pour dire [aux touristes] de faire attention en cas de problèmes.

RT France : Ces mesures sont-elles suffisantes pour rassurer les touristes ?

P. V. : Ce n’est pas suffisant, mais il y a une mobilisation de la population. De plus en plus de gens se mobilisent dans le service civique. Je pense qu’il faut renforcer la communication sur toutes les actions qui sont mises en œuvre pour montrer qu’on ne peut pas éviter les attentats, mais qu’on va tout faire pour protéger les touristes.

Aujourd’hui quand on va sécuriser une manifestation, il faut multiplier par trois, quatre ou cinq le budget consacré aux questions de sécurité

RT France : Le risque persiste-t-il toujours ou a-t-il déjà diminué ?

P. V. : Ce que l’on peut dire, c’est que les efforts de sécurité se portent sur tous les événements possibles. Aujourd’hui quand on va sécuriser une manifestation, il faut multiplier par trois, quatre ou cinq le budget consacré aux questions de sécurité. Globalement, quand les manifestations sont maintenues, cela veut dire qu’elles sont sécurisées en même temps pour faire en sorte que tout se passe bien.

On peut évoquer le cas d’Israël, par exemple. Ce pays est confronté à beaucoup d’attentats, mais cela n’empêche pas le tourisme de se développer. En France, on a une baisse d’activité temporaire, mais globalement cela reste une destination attractive.

Il y a eu de grands événements comme l’Euro 2016 qui se sont très bien passés, d’autres sont en préparation, comme l’Exposition universelle de 2025, on voit bien qu’il y a de nouveaux projets, comme par exemple le parc Napoléon. La clé de l’avenir c’est aussi de sécuriser, de communiquer là-dessus et de mettre en œuvre de nouvelles offres touristiques qui attirent les touristes.

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