Des enquêteurs belges ont révélé qu'avant de commettre leur crime, au moins cinq individus suspectés d’avoir participé aux attentats de Paris et Bruxelles recevaient des allocations. The Wall Street Journal a été l’un des premiers à faire un reportage sur cette histoire.
RT : Comment a-t-il été possible que des gens qui se sont avérés ensuite être des terroristes aient pu recevoir des allocations sociales ?
Gerolf Annemans (G.A. ) : Les gens doivent savoir que la Belgique est l'un des pays d'Europe occidentale les plus islamisés. Mon parti se concentre particulièrement sur les combattants du djihad en provenance de Syrie et sur les allocations qu’ils reçoivent toujours après leur passage en Syrie. Certains d'entre eux reçoivent des soins, se font soigner les jambes, etc. Nous avons aussi découvert que la plupart des combattants syriens recevaient des allocations après avoir prouvé ne pas pouvoir trouver un travail. C’est donc un phénomène général.
Nous avons besoin de repenser nos démocraties occidentales
Maintenant nous sommes très satisfaits, parce que la presse belge a mis cette question de côté, sans se focaliser sur elle ou même la mentionner. Et nous sommes très satisfaits que The Wall Street Journal le fasse à présent, que la presse internationale y trouve de l’intérêt aussi. Parce que la lutte en Belgique est très grave. Les médias et le régime agissent ainsi par ce qu'on appelle «islamo-gauchisme». Tous les gouvernements belges sont ou de gauche ou de centre gauche ou, au moins, font ce qu’ils font et qu’on a découvert.
RT: L’Etat islamique a précédemment encouragé ses partisans à exploiter le système européen de prestations. Que peut-on faire pour les empêcher de recevoir des allocations sociales ?
G.A.: Premièrement, nous devons choisir de nouveaux leaders, élire de nouveaux leaders – des leaders inébranlables qui sont en mesure de lutter contre l’islamisation de notre société et, par exemple, bloquer la sécurité sociale. Que nous nous trouvions dans une situation paradoxale où ce sont les contribuables belges qui ont payé pour les attentats islamistes est une terrible tragédie. Nous avons besoin de nouveaux leaders, nous avons besoin de nouveau leadership, nous avons besoin de repenser nos démocraties occidentales.
Nous ne devons pas laisser Angela Merkel décider de notre avenir
RT: Pensez-vous que ces incidents puissent se reproduire ?
G.A.: Nous avons la tragédie des millions de demandeurs d'asile qui viennent ici pour vivre sur notre sécurité sociale – car seule une petite minorité trouve un travail et aide notre économie, ou fait des affaires avec notre économie. La plupart d’entre eux finit par vivre de notre système de sécurité sociale. Ce qui est la raison, soit dit en passant, pour laquelle ils viennent en Europe. Ils ne s’arrêtent pas où ils sont en sécurité, où les balles ne fusent plus. Ils s’arrêtent dans les pays où il y a une sécurité sociale. C’est pourquoi ils viennent en Allemagne, en Belgique, en Hollande, et [ne s’arrêtent] pas dans les pays qu’ils traversent en provenance de Syrie. C’est une erreur sérieuse de croire qu’il nous faut changer la population européenne, que nous devons l’échanger contre une nouvelle population islamique et, principalement, des musulmans. C’est un échec, une erreur d'un point de vue politique, culturel et dans tous les sens du terme.
RT: Les auteurs de plusieurs attentats sont nés ou ont grandi dans l'UE et ne sont des pas réfugiés. Comment proposez-vous de les régler ce problème ?
G.A.: Les gens qui résident ici, qui sont paisibles, qui ne s’engagent pas dans la radicalisation, qui ne promeuvent pas la société musulmane en Europe occidentale, ces gens doivent recevoir un message de nos hommes politiques. Un message qu’ils doivent s'adapter à notre culture et à notre société. En ce qui concernes les autres, nous devons leur fermer les frontières que l’UE a ouvertes en grand. Nous ne devons pas laisser Angela Merkel décider de notre avenir. Les peuples et les pays comme le nôtre doivent en décider eux-mêmes. Avec Merkel, Juncker et la politique européenne pour régler ces problèmes, la situation ne sera jamais comme nous voulons qu'elle le soit. Les gens doivent se relever et voter pour les leaders de leurs pays qui promettent d’y mettre un terme.
Docteur en sciences et essayiste belge, Jean Bricmont est professeur à l’Université catholique de Louvain. Il est auteur et co-auteur de plusieurs ouvrages dont La république des censeurs, Impostures intellectuelles.
RT : Comment est-il possible que les gens qui se sont révélés être des terroristes aient pu recevoir des allocations sociales ?
Jean Bricmont (J. B.): J’estime que c'est une mauvaise question. Bien sûr, si les gens avaient su qu’ils visaient à commettre un attentat, on n’aurait pas coupé les prestations sociales, on les aurait emprisonnés ou mis sous surveillance etc. L’argument contre la protection sociale, qui est utilisé ici, est très mauvais. Il envisage que nous réduisons les prestations sociales, mais pour qui ? Pour tous les musulmans, pour tous les suspects, pour tout le monde ? Le gouvernement actuel réduit déjà les allocations et c’est une tendance qui a existé au fil des ans. Cette mesure aggraverait peut-être le danger, parce qu’encore plus de gens se trouveraient dans une situation précaire, ce qui peut les pousser à des actions violentes.
Je serais pour joindre les efforts de la Russie en Syrie et lutter contre l’EI plutôt que de continuer à faire des bombardements inefficaces
Je ne pense pas que l’assistance sociale constitue un problème. En réalité, la fraude fiscale dépasse de loin [de ce point de vue] les dépenses sociales. Si l’assistance sociale pouvait empêcher un attentat terroriste, ce serait une somme très insignifiante. Cela peut être choquant, pour vous, que les gens qui reçoivent des allocations tuent d’autres gens. Mais l’aspect réellement choquant est qu’ils tuent des gens, non qu’ils reçoivent des allocations. S’ils avaient eu un travail et n’avaient pas reçu des allocations, j’estimerais que ce serait également terrible et choquant. Il me semble que The Wall Street Journal, en ligne avec une idéologie néolibérale, tente de profiter de cet argument pour attaquer la sécurité sociale et, pour moi, c’est une mauvais argument. Ces deux choses ne sont pas interdépendantes. C’est frappant psychologiquement, mais arrêtez-vous et réfléchissez-y. Bloquer l’aide sociale pour qui ? Si nous savons qu’ils sont terroristes, ils doivent être soumis à un contrôle policier. C’est un problème complétement diffèrent.
RT : L’Etat islamique a précédemment encouragé tous ses partisans à exploiter le système européen de prestations. Vous préfèreriez donc négliger ce fait ?
J.B. : La question c’est : que savait la police ? Evidemment, il nous faut lutter contre l’EI. Moi-même, je serais pour joindre les efforts de la Russie en Syrie et lutter contre l’EI plutôt que de continuer à faire ce que nous faisons, c’est-à-dire des bombardements inefficaces. C’est un problème au sol qui ne concerne pas les ressortissants belges ou même les migrants dans les pays européens.
RT : Comment estimez-vous le niveau de sécurité européenne après la vague de terribles attentats, dont plusieurs ont été commis par les réfugiés ?
J.B. : Il est assez bas, mais le fait est que ce ne sont pas des réfugiés. Beaucoup étaient ressortissants des pays européens. Ils ont grandi ici. Je ne connais pas chaque dossier individuel, mais beaucoup des auteurs de ces attentats ont grandi ici. Ils étaient contrariés par… les troubles et l'instabilité que nous avons créés au Moyen-Orient.
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