RT : Compte tenu de la situation complexe sur le terrain, il est toujours difficile de déterminer qui fait quoi. Mais pourquoi les Etats-Unis continuent-ils de soutenir des groupes qui sont accusés d'avoir commis des crimes de guerre ?
Jim Jatras (J. J.) : Je souhaiterais connaître la réponse à cette question. Ils ont fait cela pendant cinq ans. Et vous savez que les médias américains ne rendent pas très claire la nature des groupes que nous soutenons en Syrie. Nous continuons à entendre parler d'une opposition modérée au lieu de dire ce qu'ils sont. Ce sont des groupes terroristes de djihadistes islamiques radicaux – ceux-là même dont nous craignons qu’ils commettent des attentats ici, aux Etats-Unis. Nous soutenons des groupes en Syrie qui ont cette idéologie djihadiste, coupent la tête de petits enfants, utilisent des armes chimiques – et je ne pense pas que le peuple américain fasse vraiment le lien, car les médias n'en parlent pas.
RT : Quelle est la ligne rouge à franchir pour ces groupes afin que les Etats-Unis cessent de les soutenir ? La décapitation d'un enfant ou l'utilisation d'armes prohibées – n’est-ce pas suffisant pour arrêter d'aider un groupe particulier ?
Je ne vois pas d’ouverture d’esprit à Washington
J. J. : Je pense que s’il y a quelque chose qui peut résoudre le problème, c’est ce qui se passe sur le champ de bataille. La raison pour laquelle ces deux attaques chimiques ont été lancées relèvent clairement de l’opération sous faux drapeau. Dans le cas de cet [obus] qui a atterri sur le territoire contrôlé par l'opposition, c’est une tentative de sortir un lapin du chapeau pour arrêter l'offensive de l'armée syrienne à Alep, soutenue par les forces aériennes russes. En effet, car si Alep est libérée, cela va être la fin. Il faudra un certain temps, mais il n'y aura plus aucune question concernant l’évolution de la chose sur le plan militaire. Peut-être que cela devrait être la solution [au changement d’attitude des Etats-Unis], parce que je ne constate pas de changement d’état d'esprit ici, à Washington. Bien au contraire. Rappelez-vous la lettre des 51 diplomates du département d'Etat. Et Hillary Clinton a déclaré, à travers sa marionnette Michèle Flournoy, [sous-secrétaire d’Etat] à la défense, que si rien ne changeait d’ici au mois de janvier... ils voulaient lancer des frappes aériennes contre Bachar al-Assad. Je ne vois pas d’ouverture d’esprit à Washington.
RT : Une telle attaque chimique contre des civils est une méthode déplorable. Que pourrait gagner l’armée syrienne en usant de telles tactiques ?
J. J. : [Déplorable], elle l’est. Mais cela demande de la crédibilité de suggérer que le gouvernement [syrien] en est à l’origine. Pourquoi feraient-ils cela ? Ils avancent sur Alep. Ce ne sont pas – pour autant qu’on puisse dire – des attaques au gaz de qualité militaire, du moins d’après ce que je sais d’après les infos. Cela ressemble plutôt à ce qui est connu comme une variété de «gaz de cuisine», ce qui est dans les cordes de ces groupes terroristes. Il est parfaitement logique que cela puisse venir de là. Et, franchement, je ne pense pas que quelqu’un soit prêt à accepter cette version ici.