«La Russie ne bombarde que des installations militaires en Ukraine. La frappe à Vinnitsa [ville située à l'ouest de la capitale Kiev] a été opérée contre la maison des officiers, où se préparaient les forces armées ukrainiennes», a assuré le 14 juillet Evgueni Varganov, représentant de la Fédération de Russie et conseiller principal de la mission permanente de la Russie auprès de l’ONU. S'exprimant lors du Forum politique des Nations Unies pour le développement durable, le diplomate russe a pointé du doigt, dans la foulée, les bombardements de l’armée ukrainienne qui se poursuivent, «y compris sur Donetsk».
Le 15 juillet, le ministère russe de la Défense a apporté dans un rapport des précisions concernant la frappe sur la «maison des officiers» de Vinnitsa : «Au moment de la frappe, cette installation militaire abritait une réunion du commandement des forces aériennes ukrainiennes avec des représentants de fournisseurs étrangers d’armements sur les questions de livraison aux Forces armées de l’Ukraine d’un autre lot d’avions, d'armements ainsi que sur l’organisation de la réparation du parc aérien ukrainien. En résultat de la frappe, les participants à la réunion ont été éliminés.»
Le frappe à Vinnitsa a été opérée contre la maison des officiers, où se préparaient les forces armées ukrainiennes
L'armée ukrainienne a, elle, accusé la Russie d'avoir tiré «trois missiles» ayant touché un parking et un immeuble commercial, abritant des bureaux et de petits commerces, du centre-ville de Vinnitsa. Le porte-parole de l'armée de l'air ukrainienne, Iouri Ignat, a affirmé que ces missiles avaient été tirés depuis des sous-marins en mer Noire. Selon les secours ukrainiens, 23 personnes seraient mortes dans ces frappes russes, 29 seraient disparues et 71 hospitalisées.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ajouté, le soir du 14 juillet, qu'un centre médical avait été détruit et que trois enfants figuraient parmi les 23 personnes tuées dans les frappes sur Vinnitsa attribuées à la Russie. «Cette journée démontre une nouvelle fois que la Russie doit être reconnue officiellement comme un Etat terroriste», a accusé le chef d'Etat, réclamant de nouveau la création d'un «tribunal spécial pour juger les crimes de l'agression russe contre l'Ukraine», ainsi qu'un «mécanisme de compensation» et de nouvelles sanctions contre la Russie.
En outre, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit «atterré» par l'attaque attribuée à la Russie, selon l'AFP. Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell et le commissaire européen à la gestion des crises Janez Lenarcic, ont également déclaré que les «atrocités à Vinnitsa [étaient] les dernières d'une longue série d'attaques brutales visant les civils et les infrastructures civiles».
La Russie affirme ne cibler que les infrastructures militaires
Depuis le début de son «opération militaire spéciale» en Ukraine le 24 février, Moscou affirme ne cibler que les infrastructures militaires dans l'objectif de «démilitariser» et «dénazifier» le pays afin de protéger les populations du Donbass. De son côté, Kiev dénonce une guerre d'invasion et accuse régulièrement l'armée russe d'être coupable d'exactions envers les civils. En avril, la porte-parole du Haut commissariat aux droits de l'homme de l'ONU avait également accusé l'armée russe d'avoir mené des bombardements pouvant «relever des crimes de guerre».
Moscou et Kiev s'accusent mutuellement d'être responsables de crimes de guerre.