C’est une première. Une preuve de plus de la normalisation des relations de l’Iran avec la communauté internationale et de son ouverture sur le monde extérieur après la signature de l'accord sur son programme nucléaire. Le 8 novembre, une femme a été nommée ambassadrice d'Iran en Malaisie, une première depuis la révolution islamique de 1979.
Marzieh Afkham, 50 ans, a déjà passé près de trente ans dans la diplomatie. Elle était jusqu'à présent, depuis 2013, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. «Choisir Afkham comme ambassadrice a pris quelques minutes mais le choix de son successeur a pris quatre mois», a ironisé Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères.
Marzieh Afkham est ainsi devenue la première femme à représenter la République islamique d’Iran depuis la révolution. Cette diplomate a de son côté salué «le courage d'une telle décision, la confiance placée dans les femmes en leur donnant des responsabilités et l'occasion de faire avancer» la société iranienne.
Cette nomination s’inscrit dans la ligne défendue par Hassan Rohani depuis son élection à la tête de l’Etat iranien en 2013. Le président iranien avait demandé à ses ministres de nommer des femmes aux postes importants. «La discrimination ne sera pas tolérée» dans le gouvernement, avait alors prévenu le président. Il a lui-même nommé trois femmes sur onze vice-présidents.
Malgré un statut plus enviable que dans d'autres pays de la région, les Iraniennes font face à des lois qui les désavantagent sur les questions de mariage, de divorce ou d'héritage. Elles peuvent être députée, et même ministre, mais n'ont pas accès aux fonctions de juge. Aucuen n'a en outre été autorisée à se présenter à l'élection présidentielle depuis 1979.