Actuellement incarcéré au Royaume-Uni, Julien Assange a décidé de faire appel de la décision de son extradition vers les Etats-Unis, selon la Haute Cour de Londres le 1er juillet. La justice britannique a en effet confirmé qu'une «notification de Julian Assange pour faire appel de la décision du Home Office de l'extrader a été reçue».
Le journaliste australien est poursuivi aux Etats-Unis où il risque 175 ans de prison pour une fuite massive de documents confidentiels (portant notamment sur l'action de l'armée américaine en Irak et en Afghanistan), en vertu d'une législation contre l'espionnage, dans une affaire dénoncée par ses soutiens comme une attaque gravissime contre la liberté de la presse.
Après un long bras de fer judiciaire à rebondissements, la ministre britannique de l'Intérieur Priti Patel avait signé le 17 juin un décret d'extradition.
Le fondateur de Wikileaks, détenu depuis trois ans à la prison de haute sécurité de Belmarsh près de Londres, avait jusqu'au 1er juillet pour interjeter appel. Le 1er juillet, en amont du 51e anniversaire le 3 juillet de Julian Assange, quelques dizaines de ses soutiens – dont sa femme Stella Assange qu'il a épousée en mars – se sont rassemblés devant le ministère de l'Intérieur pour protester contre la décision d'extradition. Ils sont ensuite montés dans un bus londonien et ont fait un petit tour dans le centre de la capitale britannique en scandant : «Free Julian Assange now» («Libérez Julian Assange maintenant»).
La Cour européenne des droits de l'Homme bientôt saisie ?
Si l'autorisation de faire appel est accordée, l'audience pourrait ne pas avoir lieu avant début 2023, avait expliqué mi-juin à l'agence de presse britannique PA Kate Goold, associée du cabinet d'avocats Bindmans et spécialisée dans les affaires d'extradition.
Selon elle, Julien Assange pourrait aussi saisir la Cour européenne des droits de l'Homme, un processus susceptible de prendre plusieurs années.