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Le Kremlin critique la sortie de Draghi sur l'absence de Poutine au prochain G20 en Indonésie

Après la déclaration de Mario Draghi, qui a affirmé que Vladimir Poutine «ne viendra pas» au prochain G20, un conseiller du président russe a rappelé que le président indonésien avait envoyé une invitation à la Russie et qu'elle comptait l'honorer.

«[Mario Draghi] a sans doute oublié qu'il ne préside plus [le G20].» C'est par ces mots que le conseiller du président russe Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, a répondu le 28 juin à la sortie du chef du gouvernement italien, Mario Draghi, concernant la possible venue de Vladimir Poutine lors du prochain G20 qui aura lieu en Indonésie les 15 et 16 novembre prochains.

Ce n'est pas à Draghi de décider ce genre de choses

Plus tôt dans la journée, lors d'une conférence de presse en marge du G7 qui se tient actuellement en Allemagne, l'ancien vice-président pour l'Europe de la banque d'affaires américaine Goldman Sachs avait déclaré : «Quant à la présence du président Poutine [...] le président [indonésien] Widodo l'exclut, il a été catégorique, il ne viendra pas.» «Ce qui pourra avoir lieu, c'est une intervention à distance, nous verrons», avait-il ajouté.

Quelques heures après cette déclaration, Iouri Ouchakov, cité par l'agence de presse Interfax a tenu à répondre fermement à l'homme d'Etat transalpin. «Ce n'est pas à Draghi de décider ce genre de choses. Nous avons reçu l'invitation et nous y avons répondu positivement», a-t-il fait valoir.

En effet, le 27 juin, Iouri Ouchakov avait déjà fait savoir devant les journalistes que l'Indonésie, qui assure la présidence tournante du G20, avait envoyé une invitation officielle à Vladimir Poutine pour une participation «en personne» au sommet, ajoutant que la Russie y avait répondu «par l'affirmative».

Des pressions exercés par «les pays occidentaux» pour exclure la Russie du G20, selon le Kremlin

Le conseiller du président russe avait ajouté : «C'est très important, étant donné la pression exercée sur les Indonésiens par les pays occidentaux. Tout cela sera également discuté le 30 juin [lors de la visite du président indonésien à Moscou].»

Et pour cause, la participation russe au G20 2022 est loin d'être garantie. Malgré l'invitation indonésienne, certains pays occidentaux, Etats-Unis en tête, tentent de mettre la pression sur Djakarta afin d'exclure la Russie des discussions en raison de l'opération militaire qu'elle mène en Ukraine.

Or le président indonésien, Joko Widodo, ne semble pour le moment pas décidé à se laisser dicter sa conduite par certaines puissances occidentales. Certainement signe d'une volonté de ne pas envenimer la situation, le chef d'Etat indonésien a prévu une visite en Ukraine cette semaine mais prendra également la direction de Moscou le 30 juin où il rencontrera Vladimir Poutine. Il sera d'ailleurs le premier dirigeant d'un pays asiatique à se rendre dans les deux pays depuis le début du conflit en Ukraine.

Iouri Ouchakov a expliqué qu'il s'attendait à des discussions «substantielles» entre Joko Widodo et Vladimir Poutine, principalement concernant «différents aspects de la situation internationale compte tenu du facteur ukrainien».

En tant que président du G20, Joko Widodo a également convié l'Ukraine à participer au sommet en tant que pays invité. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait répondu par l'affirmative, précisant qu'il y prendrait part, au moins par visio-conférence.