«L'Otan ne souhaite aucune coopération avec nous». A l'issue du G20, le constat du chef de la diplomatie russe a été sans appel. S'exprimant sur la rupture des relations de la Russie avec l'Otan décidée par Moscou après une nouvelle expulsion de membres de sa mission permanente auprès de l'Alliance, Sergueï Lavrov a estimé que celle-ci n'avait plus raison d'être.
«Nous avions des représentants et l'Otan n'a fait que vouloir nous apprendre à vivre», a-t-il constaté, estimant que la «question [était] close».
«Si l'Otan a une bonne raison de s'adresser à nous, nous avons un ambassadeur en Belgique qui s'occupe de ces questions et le cas échéant, vous pouvez envoyer un signal via nos diplomates», a-t-il conclu.
Il y a une contradiction évidente entre les déclarations de représentants de l'Otan exprimant le désir de normaliser les relations avec notre pays et leurs actions
En mars 2018, dans le sillage de l'affaire Skripal, l'Otan avait déjà fait expulser 7 diplomates de la mission russe. Le nombre d'accréditations octroyés à la Russie avait été réduit de 30 à 20. Le 7 octobre, ce chiffre a été descendu à 10 avec l'expulsion de 8 nouveaux diplomates accusés d'être des «officiers du renseignement russe non déclarés». Selon le secrétaire général de l'Alliance, ce renvoi n'est lié à «aucun événement particulier».
En conséquence, la Russie a décidé, le 18 octobre, de suspendre sa mission à Bruxelles auprès de l'Alliance atlantique et la mission de l'Otan accueillie par l'ambassade de Belgique à Moscou à partir du 1er novembre.
Pour sa part, l'Otan a déclaré «regretter» cette décision de Moscou. «Nous avons renforcé notre dissuasion et notre défense en réponse aux actes agressifs de la Russie, mais nous restons en même temps ouverts au dialogue», a affirmé une porte-parole de l'Alliance, Oana Lungescu.
«Il y a une contradiction évidente entre les déclarations de représentants de l'Otan exprimant le désir de normaliser les relations avec notre pays et leurs actions», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov le 7 octobre, une fois l'expulsion des diplomates connue.
Ce conseil Otan-Russie a été créé en 2002 comme une instance de consultation et de coopération entre l'Alliance et la Russie.