Lors de sa visite à Kiev en compagnie des chefs de gouvernement italien Mario Draghi et allemand Olaf Scholz le 16 juin, le président français Emmanuel Macron a accordé un entretien au 20h de TF1.
«Il y a simplement beaucoup de gens qui n'ont pas compris ou voulu comprendre que je puisse continuer de discuter avec le président Poutine», s'est justifié le chef d'Etat après avoir été interrogé sur le sujet. «Je l'ai fait en transparence avec le président [ukrainien] Zelensky, parfois à sa demande. Et je l'ai fait parce que je pense que c'est le rôle de la France», a-t-il ajouté.
Alors qu'on lui demandait s'il envisageait de se rendre à la rencontre du président russe Vladimir Poutine, qu'il avait rencontré quelques jours avant le lancement de l'opération militaire russe en Ukraine, Emmanuel Macron n'a pas fermé la porte à l'idée, sans pour autant trop s'avancer.
Se rendre en Russie aujourd'hui supposerait des conditions préalables, c'est-à-dire des gestes du président Poutine. Je ne vais pas [y] aller comme ça
«D'abord se rendre en Russie aujourd'hui supposerait des conditions préalables, c'est-à-dire des gestes du président Poutine. Je ne vais pas [y] aller comme ça», a-t-il affirmé. Il a rappelé qu'il s'entretenait régulièrement avec son homologue russe, notamment sur les questions humanitaires, sur celles des prisonniers ou encore sur la sécurité alimentaire, qui suscite de très grandes inquiétudes pour la stabilité mondiale. «Je pense que si on arrête, nous, de parler à la Russie, au moment où le président russe ne veut pas engager avec le président ukrainien une discussion, nous nous privons d'une option possible», a-t-il encore déclaré, non sans préciser qu'il agirait toujours «en transparence avec le président ukrainien».
Pour avoir affirmé que l'Ukraine ne devait pas céder à la «tentation» de «l'humiliation» envers la Russie, le président français s'était attiré les foudres de Kiev.
Emmanuel Macron s'est longuement expliqué depuis la capitale ukrainienne à ce sujet, soulignant, le 17 juin selon l'AFP, que ces propos visaient le moment où la guerre serait finie et où il faudrait négocier une nouvelle architecture de sécurité en Europe. Et en attendant, le président de la République a précisé que la France allait livrer encore six canons Caesar en plus des 12 déjà fournis à l'Ukraine.