France

«Poutine doit être vaincu» : Bernard-Henri Lévy annonce un nouveau film sur le conflit en Ukraine

L’écrivain Bernard-Henri Lévy a annoncé avoir réalisé un film sur la situation en Ukraine, en partenariat avec Arte qui le diffusera en avant-première, le 28 juin. Un des messages véhiculé par le film est que «Poutine doit être vaincu».

Bernard-Henri Lévy a annoncé ce 4 juin sur Twitter la sortie prochaine de son nouveau film, Why Ukraine, traitant des événements survenus dans le pays où la Russie mène depuis le 24 février une «opération militaire spéciale». Tourné en partenariat avec la chaîne franco-allemande Arte (dont «BHL» est président du Conseil de surveillance), ce film sera diffusé en avant-première le 28 juin.

«L'autre guerre derrière le rideau. Elle est économique et morale. Elle n'est pas entre les mains des courageux combattants de l'Ukraine mais entre les nôtres. C'est mon prochain film, tourné sur les lignes de front et qui dit à l'Ouest que [Volodymyr] Zelensky doit gagner et que [Vladimir] Poutine doit être vaincu. Quel qu'en soit le prix», a tweeté (en anglais) l’écrivain.

Selon le quotidien italien La Repubblica, le film est «une réponse aux urgences de la féroce guerre de la Russie contre l’Ukraine». Bernard-Henri Lévy y accorderait notamment un longue entretien au président ukrainien Volodymyr Zelensky, qu'il compare selon le journal à un Winston Churchill moderne.

La film montrerait notamment de jeunes ukrainiens ayant abandonné leurs études et leurs métiers pour prendre les armes afin de combattre l’armée russe. Le réalisateur y évoquerait aussi les «crimes de guerre de Boutcha et de Borodyanka», toujours selon La Repubblica, mais devrait également offrir une rétrospective des événements de Maïdan de 2014.

BHL : réalisateur engagé dans des conflits

L'écrivain avait apporté son soutien au coup d'Etat de 2014 en Ukraine, se rendant même sur la place Maïdan. Plus récemment, Bernard-Henri Lévy a appelé à armer davantage l'Ukraine le 18 février dernier, peu avant le lancement de l'opération militaire russe et appelait déjà les Etats-Unis à intervenir en Ukraine en janvier.

«BHL» a déjà réalisé plusieurs films sur des conflits, dans lesquels il se met parfois en scène. Plus largement, l'écrivain engagé a pris des positions publiques sur de nombreux conflits et a milité auprès des dirigeants français en faveur d'interventions ou d'aides militaires. Ainsi, comme le rappelle France Info, il encourage en 1992 le président François Mitterrand à soutenir le dirigeant de Bosnie-Herzégovine Alija Izetbegovic et défend (sans succès) la livraison d'armes aux Bosniaques. Quelques années plus tard, en 1999, il salue les frappes de l'OTAN contre la Yougoslavie, faisant valoir la nécessité d'«empêcher [Slobodan Milosevic] de nuire». En août 2002, Bernard-Henri Lévy publie une tribune dans Le Monde défendant la deuxième guerre d'Irak : «Attaquer Saddam Hussein ? Oui, bien sûr. Ce n'est pas ici que l'on défendra ce massacreur de Kurdes et de chiites, ce terroriste, ce mégalomane suicidaire, ce fou, ce Néron actionniste», écrivait-il alors. En 2008, il se rend en Ossétie du Sud et publie un récit dans Le Monde (épinglé par plusieurs médias pour ses inexactitudes) défendant la position du pouvoir géorgien. Autre engagement célèbre du penseur : l'intervention controversée en Libye, au sujet de laquelle BHL affirme avoir convaincu le président Nicolas Sarkozy.

Au cinéma, BHL a livré sa vision de conflits dans des documentaires comme Bosna (1994), Le Serment de Tobrouk (2012, sur la Lybie) ou encore Peshmerga (2016, sur les Kurdes d'Irak).