Le président russe Vladimir Poutine a signé un décret rendant plus aisée la procédure d’obtention de la nationalité russe pour les habitants des régions ukrainiennes de Zaporojié et de Kherson, a rapporté RIA Novosti le 25 mai.
Selon l'agence de presse russe, le décret a pour but de «simplifier» l’accès à la citoyenneté russe pour les ressortissants de ces deux localités. Il ajoute ainsi de nouvelles régions dans le décret déjà en vigueur depuis 2019. La mention «sur le territoire de la République populaire de Donetsk ou de la République populaire de Lougansk» est ainsi remplacée dans les alinéas concernés par : «sur le territoire de la République populaire de Donetsk, de la République populaire de Lougansk, les régions ukrainiennes de Zaporojié et de Kherson».
Kiev dénonce une «violation flagrante» de son territoire
L'Ukraine a dénoncé le même jour l'instauration de cette procédure spéciale, fustigeant une «violation flagrante» de son intégrité territoriale.
«L'octroi forcé de passeports aux Ukrainiens à Kherson et Zaporojié est une nouvelle preuve de l'objectif criminel de la guerre de la Russie contre l'Ukraine», a déclaré dans un communiqué le ministère ukrainien des Affaires étrangères. Selon la même source, le but est «la saisie des territoires ukrainiens pour leur occupation et leur intégration dans le domaine juridique, politique et économique russe».
Kiev a par ailleurs estimé qu'une telle mesure était une «violation flagrante de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine» et des «normes et principes du droit international». «Le décret présidentiel russe est juridiquement nul et n'aura pas de conséquences [sur] l'appartenance des habitants des territoires temporairement occupés par la Russie à la citoyenneté ukrainienne», a encore assuré le ministère ukrainien des Affaires étrangères.
L'opération militaire russe lancée le 24 février en Ukraine est entrée dans son troisième mois. Selon le président russe Vladimir Poutine, cette offensive vise à «démilitariser» et «dénazifier» l'Ukraine et à porter secours aux Républiques autoproclamées du Donbass (reconnues par Moscou), dont les populations seraient menacées de «génocide». Kiev et les Occidentaux, de leur côté, dénoncent une guerre d'invasion et ont multiplié les sanctions antirusses. Le 24 mai, le ministre russe de la Défense a martelé que son pays poursuivrait son opération militaire en Ukraine jusqu'à ce que tous ses objectifs soient atteints.