«La fin [du conflit] sera diplomatique», a déclaré lors d'un entretien à une chaîne télévisée ukrainienne le 20 le président ukrainien Volodymyr Zelensky. «[La guerre] sera sanglante, ce sera des combats, mais elle prendra fin définitivement via la diplomatie», a-t-il insisté.
«Il y a des choses que nous ne pourrons atteindre qu'à la table des négociations. Nous voulons que tout revienne [comme avant]», a-t-il encore fait savoir, notant sans entrer dans le détails, que «la Russie ne veut pas». «Les discussions entre l'Ukraine et la Russie auront résolument lieu. Je ne sais pas sous quel format : avec des intermédiaires, sans eux, dans un cercle élargi, au niveau présidentiel», a-t-il poursuivi.
Les négociations sont en effet dans l'impasse : le 17 mai, un conseiller du président ukrainien, Mykhaïlo Podoliak, avait indiqué que les pourparlers entre Moscou et Kiev étaient «en pause», estimant que Moscou ne faisait preuve d'aucune «compréhension» de la situation.
Le lendemain, le Kremlin avait accusé l'Ukraine d'«absence totale de volonté» de négocier avec la Russie pour mettre fin à l'opération militaire russe en Ukraine, lancée le 24 février. Plusieurs rencontres entre négociateurs des deux camps ont eu lieu mais n'ont donné aucun résultat concret. La dernière rencontre entre les chefs des délégations remonte au 22 avril, selon les agences russes.
L'armée ukrainienne est prête à «combattre pendant dix ans», expliquait Zelensky en avril
Comme le laisse de nouveau comprendre Volodymyr Zelensky dans son entretien du 20 mai, sa position sur le statut du Donbass n'a semble-t-il pas évoluée. Et bien qu'il assure que c'est la «diplomatie» qui mettra fin au conflit, le président ukrainien n'a cessé d'affirmer depuis le début de l'opération militaire russe que Kiev n'était pas disposée à céder des territoires dans la partie orientale du pays pour mettre fin aux hostilités, soutenant même que son armée était prête à «combattre pendant dix ans».
Or la position russe a ce sujet est diamétralement opposée. Début mai, dans une interview non-publiée donnée au média espagnol ABC, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova avait ainsi réitéré que l'indépendance des républiques du Donbass était une réalité que l'Occident devrait reconnaître pour parvenir à un éventuel accord. Depuis, le complexe industriel d'Azovstal, dernier bastion des militaires ukrainiens et du bataillon néonazi Azov à Marioupol, a été entièrement repris par l'armée russe.