Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a approuvé ce 12 mai par 33 votes pour, 2 contre (Chine et Erythrée) et 12 absentions (dont l'Inde, le Sénégal et le Cameroun), une résolution visant les forces militaires russes. Le texte demande que la commission internationale de l'ONU sur l'Ukraine mène une «enquête» sur de graves violations des droits de l'homme présumées dans les régions de Kiev, Tcherniguiv, Kharkiv et Soumy à la fin de février et en mars 2022, «en vue de demander des comptes aux responsables».
La résolution demande également à Moscou de faire en sorte que les organisations internationales, dont celles de l'ONU, puissent «accéder immédiatement et sans entrave aux personnes qui ont été transférées de régions ukrainiennes touchées par le conflit et sont détenues» en Russie ou dans des territoires contrôlés par l'armée russe.
Avant le vote au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, Kiev et ses alliés avaient dénoncé pendant de longues heures «la liste interminable» d'exactions attribuées à la Russie, qui a choisi de boycotter les débats.
A l'issue d'une première réunion le 4 mars, Kiev avait fait adopter une résolution décidant de créer d'urgence une commission d'enquête internationale indépendante sur la situation en Ukraine.
Le représentant de la Russie dénonce «un nouveau sabbat politique pour diaboliser la Russie»
Guennady Gatilov, représentant permanent de la Russie auprès du bureau de l’ONU et d’autres organisations internationales à Genève, avait critiqué la tenue de cette session spéciale du Conseil des droits de l'homme de l'ONU en ces termes : «L'Occident dans son ensemble met en scène un nouveau sabbat politique pour diaboliser la Russie.»
«Ils ont depuis longtemps cessé de s’intéresser à établir la vérité, et les crimes commis par les militaires et les nationalistes ukrainiens contre leurs propres citoyens continuent d’être soigneusement ignorés», avait-il également déclaré sur Telegram.
Pour rappel, l'offensive russe en Ukraine, dénoncée par Kiev et les Occidentaux comme une guerre d'invasion, a été lancée le 24 février. Selon le président russe Vladimir Poutine, cette opération militaire spéciale vise à «démilitariser» et «dénazifier» l'Ukraine et à porter secours aux Républiques autoproclamées du Donbass (reconnues par Moscou), dont les populations seraient menacées de «génocide».
Dès le 2 mars, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté une résolution qui «exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine».
Depuis le début de son opération, la Défense russe a affirmé à de nombreuses reprises ne pas cibler les populations civiles.