La Russie a annoncé ce 25 avril la mise en place d'un cessez-le feu à Marioupol afin de permettre l'évacuation des civils présents dans le complexe métallurgique d'Azovstal. Les autorités ukrainiennes ont de leur côté souligné qu'il n'existait aucun accord, affirmant que la sécurité du couloir humanitaire n'était donc, selon elles, pas assurée.
Selon le communiqué du général Mikhaïl Mizintsev, chef du Centre national de commandement de la Défense de la Fédération de Russie, «les Forces armées de la Fédération de Russie et les formations de la République populaire de Donetsk [reconnue par Moscou] cessent unilatéralement toute opération de combat à partir 14h [heure de Moscou] le 25 avril 2022, les unités se retirent à une distance de sécurité et veillent à ce que ladite catégorie de citoyens soit évacuée dans les directions de son choix».
La Russie fait par ailleurs savoir «publiquement et officiellement» que rien n’empêche les civils de quitter l’usine Azovstal, «si ce n’est la décision de principe des autorités de Kiev elles-mêmes et des commandants des formations nationalistes de continuer à retenir les civils comme "boucliers humains"».
«Dans le cas où des civils sont néanmoins présents sur le territoire de l’usine métallurgique, nous demandons catégoriquement aux autorités de Kiev de donner immédiatement l'ordre de les libérer aux commandants des formations nationalistes», est-il encore indiqué dans le communiqué.
Pas d'accord selon Kiev, pour qui la sécurité des civils n'est pas assurée
De son côté, Iryna Verechtchouk, vice-Premier ministre ukrainienne, a assuré un peu plus tard dans un message diffusé sur Facebook qu'aucun accord n'avait été conclu pour l'établissement d'un couloir humanitaire ce 25 avril.
«Il est important de comprendre que le couloir humanitaire s'ouvre par accord entre les deux parties. Un couloir, annoncé unilatéralement, n'assure pas la sécurité et n'est donc pas un couloir humanitaire», a commenté la vice-Premier ministre, spécifiant explicitement qu'il n'existait pas d'accord sur «des couloirs humanitaires d'Azovstal pour aujourd'hui».
Elle a précisé que la partie ukrainienne avait «demandé au secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres d'être l'initiateur et le garant du couloir humanitaire d'Azovstal pour les civils».
Plus de 2 000 combattants des dernières formations nationalistes encore présentes dans la ville y sont retranchés, selon les informations communiquées le 21 avril par le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.
Alors que Sergueï Choïgou avait informé le président Vladimir Poutine du contrôle de l'intégralité de Marioupol – à l'exception du site industriel d'Azovstal – le président russe avait jugé «inopportune» la proposition de son ministre de prendre d'assaut le site d'Azovstal. «J'ordonne de l'annuler», avait affirmé le chef d'Etat, réclamant en revanche que la zone continue d'être assiégée afin que personne ne passe.