La télévision iranienne a annoncé, le 21 avril, l'arrestation de trois individus accusés d'avoir des liens avec le Mossad, les services de renseignements israéliens. «Trois personnes liées au Mossad ont été arrêtées dans la province du Sistan-Baloutchistan (sud-est) pour avoir publié des informations et des documents classifiés», a rapporté le média, citant un communiqué du ministère des Renseignements.
La télévision iranienne a indiqué que les trois suspects avaient été arrêtés «avec l'autorisation du pouvoir judiciaire», sans les identifier ni expliquer en détail comment ils avaient pu avoir accès à ces documents confidentiels. Frontalier du Pakistan et de l'Afghanistan, le Sistan-Baloutchistan est une région déshéritée, théâtre fréquent d'attentats ou d'accrochages entre forces de l'ordre et groupes armés.
L'Iran a déjà annoncé à plusieurs reprises l'arrestation d'agents travaillant pour les services de renseignements de pays étrangers, notamment de personnes au service de son rival Israël. Le ministère des Renseignements avait ainsi affirmé en juillet avoir arrêté des «agents» membres d'un réseau travaillant pour Tel-Aviv et saisi une cache d'armes destinées à être utilisées pour des «émeutes».
La République islamique a déjà accusé Israël d'avoir saboté certains de ses sites nucléaires et d'avoir assassiné plusieurs scientifiques iraniens, dont le physicien Mohsen Fakhrizadeh en novembre 2020 : la responsabilité d'Israël dans l'assassinat de ce dernier avait d'ailleurs été confirmée par le New York Times.
Le 18 avril, le président iranien Ebrahim Raïssi avait mis en garde Israël contre toute tentative d'agir contre l'Iran, lors d'un discours devant des militaires. «Sachez que si vous menez la moindre action contre la nation iranienne, l'objectif de nos forces armées sera le cœur du régime sioniste [Israël] [...] Elles ne vous laisseront pas tranquille», avait-il déclaré.
Hostile aux négociations visant à relancer l'accord sur le nucléaire iranien – entre l'Iran d'une part et l'Allemagne, la Chine, la France, Royaume-Uni, la Russie et indirectement les Etats-Unis – Israël avait fait part, début février, de sa volonté de conserver une «totale liberté d'action» à l'égard de Téhéran et de son programme nucléaire.