Un haut responsable iranien a évoqué l'implication probable des Etats-Unis et d'Israël dans la cyberattaque sans précédent, qui perturbe depuis cinq jours le système de distribution de carburant en Iran.
L'attaque menée le 26 octobre ressemble «techniquement» à deux incidents similaires dont les auteurs «étaient sans conteste nos ennemis, à savoir les Etats-Unis et le régime sioniste», a déclaré le 30 octobre sur une télévision nationale le chef de la défense civile, le général des Gardiens de la révolution, Gholamreza Jalali.
«Nous avons analysé deux faits, l'accident ferroviaire et celui du port Shahid Rajaei, et nous avons constaté qu'ils étaient similaires en termes de modèle d'attaque», a affirmé le général.
Des attaques à répétition
En juillet, une «cyberperturbation» avait rendu inaccessible le portail internet du système ferroviaire du pays, selon les autorités, et créé un «chaos sans précédent» selon l'agence de presse conservatrice Fars.
En mai 2020, le Washington Post avait fait état d'une cyberattaque israélienne contre le port iranien de Shahid Rajaei, situé sur le détroit d'Ormuz, voie de passage stratégique où transite le tiers du pétrole transporté par voie maritime dans le monde.
La cyberattaque du 26 octobre a fait réagir les plus hautes autorités iraniennes et entraîné des embouteillages dans des principales artères de la capitale de Téhéran, où le trafic était perturbé en raison de longues files devant les stations-service.
Après l'attaque, les techniciens du ministère iranien du Pétrole ont été déployés pour déconnecter le système informatique des stations-service, afin de distribuer le carburant manuellement, selon les autorités.
Le président Ebrahim Raïssi a accusé le 26 octobre les auteurs de chercher à monter la population contre les dirigeants iraniens.
Un système de distribution de carburant subventionné
Environ 3 200 stations-service du pays (sur les 4 300) sont de nouveau connectées au système central de distribution de carburant, selon le communiqué de la Société nationale de distribution des produits pétroliers, cité le 31 octobre par l'agence officielle Irna.
D'autres stations fournissent de l'essence, mais au tarif non subventionné, dit «tarif libre», soit deux fois plus cher que l'essence subventionnée, dont le litre coûte environ 0,05 euro, ajoute la même source.
Dans un pays où l'essence coule à flot à un prix défiant toute concurrence, tous les automobilistes qui veulent acheter du carburant doivent se procurer une carte numérique délivrée par les autorités. Elle permet de bénéficier d'un montant mensuel d'essence à un tarif subventionné et, une fois le quota utilisé, d'acheter de l'essence au «tarif libre», plus cher.
Depuis 2010, lorsque le virus Stuxnet avait frappé le programme nucléaire iranien, l'Iran d'un côté, Israël et les Etats-Unis de l'autre, s'accusent régulièrement de cyberattaques.