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La Russie adopte une loi punissant l'assimilation de l'URSS à l'Allemagne nazie

Ainsi que le rapporte l'agence de presse TASS, le président russe a signé une loi punissant le fait de mettre sur un pied d'égalité l'Union soviétique et l'Allemagne nazie. La Russie entend ainsi s'opposer aux tentatives de «déformer l’histoire».

Le président russe Vladimir Poutine a signé le 16 avril une loi pour lutter contre toute tentative d'assimiler publiquement les rôles de l'Union soviétique et de l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. La loi en question prévoit d'une part des amendes allant jusqu'à 4 000 roubles et jusqu'à 15 jours de «détention administrative» pour les particuliers, et d'autre part, des amendes allant jusqu'à 100 000 roubles pour les entités.

Le Conseil de la Fédération, qui correspond à la chambre haute de l'Assemblée russe, a adopté le projet de loi en question le 13 avril après que la Douma d'Etat, soit la chambre basse, l'avait approuvé le 6 avril.

Comme l'a rapporté l'agence de presse TASS, le document signé par Vladimir Poutine est désormais public sur le site officiel russe d'information juridique.

La loi vise précisément toute assimilation entre les actions des dirigeants, des commandants et des militaires de l'Union soviétique et celles des dirigeants et des militaires de l'Allemagne nazie ainsi que des pays européens de l'Axe pendant la Seconde Guerre mondiale. Le texte prévient en outre qu'il est interdit de «nier le rôle décisif du peuple soviétique dans la défaite de l'Allemagne nazie et la mission humanitaire de l'Union soviétique dans la libération de l'Europe».

La Russie entend s'opposer aux tentatives de «déformer l’histoire»

Cette nouvelle législation trouve son origine dans une proposition en ce sens, qui remonte au mois d'octobre 2020, de la part d'Elena Iampolskaïa, chef de la commission de la culture de la Douma. Le 8 mai de la même année, le compte Twitter officiel de la Maison Blanche avait suscité la controverse en affirmant que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne avaient gagné la Seconde Guerre mondiale, omettant complètement la contribution de l'Union soviétique.

«Je suis d'accord avec vos propositions. Il faut être prudent, bien sûr, mais [il faut] le faire», avait alors répondu Vladimir Poutine. Il avait notamment attiré l'attention sur le fait que dans certains pays, des sanctions pénales étaient prévues pour négationnisme, prenant l'exemple du génocide arménien par l'Empire ottoman.

Les débats autour du rôle de l'Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale sont devenus très sensibles ces dernières années en Russie, où le chef de l'Etat s'est imposé comme garant de la mémoire historique.

Durant sa présidence, Vladimir Poutine a exprimé à plusieurs reprises sa volonté de protéger la mémoire de la contribution soviétique à la victoire dans la Seconde Guerre mondiale, proclamant son intention de lutter contre les tentatives de «déformer l’histoire».