International

Pour la Russie, des «forces extérieures» militent pour l'adhésion de Stockholm et Helsinki à l'OTAN

L'intervention militaire russe en Ukraine poussera-t-elle Helsinki et Stockholm à candidater pour adhérer à l'OTAN ? Selon Moscou, l'intensification du débat à ce sujet découle d'«une campagne menée ces dernières années par des forces extérieures».

«C'est très probable mais la décision n'a pas encore été prise», a déclaré le 15 avril la ministre finlandaise des Affaires européennes, Tytti Tuppurainen, au sujet d'une potentielle candidature de son pays pour adhérer à l'OTAN. «Tout a changé quand la Russie a envahi l'Ukraine», avait déclaré à ce sujet, deux jours plus tôt, le Premier ministre finlandais Sanna Marin, en référence à l'opération militaire russe lancée le 24 février dernier. Celle-ci, pour rappel, vise selon le président russe Vladimir Poutine à «dénazifier» l'Ukraine et à porter secours aux populations des Républiques autoproclamées du Donbass (reconnues par Moscou) qui seraient menacées de «génocide».

En début de semaine déjà, les sociaux-démocrates au «pouvoir »en Suède, bien qu'historiquement opposés à une adhésion à l'OTAN, ont également annoncé l'ouverture d'un débat interne sur la possibilité de rejoindre l'organisation militaire, dans le contexte de l'offensive russe toujours en cours.

Comme le relève l'AFP, le contexte international semble jouer en faveur d'une adhésion à l'OTAN auprès de l'opinion publique dans ces deux pays, puisqu'en Finlande par exemple, le soutien à l'adhésion, qui stagnait autour de 20-25% depuis des décennies, a presque triplé, «au-delà des 60% voire 70%», toujours selon l'AFP.

Vers une nouvelle ligne de confrontation entre le bloc de l’OTAN et la Russie ?

Réagissant à cette dynamique, Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a estimé que le débat sur l’adhésion éventuelle de ces pays à l’OTAN s’était considérablement intensifié du fait d'«une campagne délibérée menée ces dernières années par des forces extérieures pour attirer la Suède et la Finlande dans le bloc de l’OTAN». 

La haute diplomate russe a en effet considéré que l'organisation militaire atlantiste cherchait à promouvoir son expansion géographique dans cette zone afin de «créer un autre flanc de menaces contre la Russie».

«Ce n’est un secret pour personne que les territoires de ces pays ont depuis longtemps été assimilés par l’OTAN et que des exercices militaires à grande échelle y sont menés», a déclaré Maria Zakharova selon qui l'adhésion à l'OTAN de ces deux pays en ferait «une nouvelle ligne de confrontation entre le bloc de l’OTAN et la Russie». «Les conséquences négatives pour la paix et la stabilité en Europe du nord sont évidentes», a-t-elle ajouté.

«Pendant des décennies, la ligne de politique étrangère de non-alignement militaire a assuré à la Suède et à la Finlande un niveau de sécurité fiable, a servi de base solide à une coopération mutuellement bénéfique et égale entre nos pays et a renforcé le partenariat, dans lequel le facteur militaire a été réduit à zéro», a encore souligné la porte-parole qui a encouragé les autorités suédoises et finlandaises à «comprendre les conséquences d’une telle démarche» pour leurs relations bilatérales avec la Russie ainsi que pour «l’architecture de sécurité européenne dans son ensemble qui est actuellement en crise».

Pour rappel, le secrétaire général de l'OTAN avait annoncé mi-mars que l'Alliance préparait un renforcement substantiel de sa présence militaire dans les pays alliés sur son flanc oriental.