Dans une nouvelle biographie à paraître, George Bush Senior fustige la réaction du gouvernement américain suite aux attentats terroristes du 11 septembre 2001. En particulier, deux figures-clé de l’administration de l’époque et artisans de la «guerre contre la terreur» alors déclarée en prennent pour leur grade ; il s’agit de Dick Cheney (ancien Vice-président) et de Donald Rumsfeld (ex-secrétaire à la Défense des Etats-Unis).
Dans le livre, l'ex-président qualifie ainsi le premier, de «tête de mule», soulignant le caractère belliqueux de l’intéressé. Quant à Rumsfeld, il s'agit, pour le père Bush, d'un «type arrogant» dont il réprouve l’influence.
Le président américain au moment des attentats de 2001 a lui bénéficié de plus de clémence de la part de son paternel, qui a assuré : «il est mon fils, il a fait de son mieux et je le soutiens. C’est aussi simple que ça». Mais ce dernier a néanmoins été accusé d’avoir laissé Cheney construire en quelque sorte «son propre département d’état». Bush Senior pointait du doigt la ligne dure prônée par l’ex-secrétaire à la Défense, notamment quant à la question du Moyen-Orient, et reprise par le gouvernement américain dans le climat post-attentats.
«Je suis inquiet à propos de certaines formules rhétoriques qui ont été utilisées – certaines par lui [Bush Junior], peut-être, et d’autres par des gens autour de lui. La rhétorique enflammée est assez facile pour faire les gros titres, mais elle ne résout pas nécessairement le problème diplomatique», a indiqué celui qui avait été président en 1989. Evoquant l’expression d’«axe du mal» martelée par son fils pour qualifier des pays comme l’Irak, l’Iran ou la Corée du Nord, il a ajouté qu’elle «pourrait historiquement s’avérer ne bénéficier à personne».
Après les attentats du 11 septembre 2001, qui avaient fait près de 3 000 victimes aux Etats-Unis, le président George W Bush avait déclaré la guerre au terrorisme. Dans la foulée, Washington avait attaqué des pays comme l’Afghanistan, en 2001, ou l'Irak, en 2003.
Quant à Dick Cheney, il a indiqué à la chaîne d’information américaine Fox News qu’il avait pris le qualificatif «tête de mule» comme «une marque de fierté».