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Macron accuse le Premier ministre polonais d'être un «antisémite d'extrême droite», Varsovie réagit

L'ambassadeur de France en Pologne a été convoqué ce 8 avril au ministère des Affaires étrangères à la suite des propos du président Emmanuel Macron, accusant le chef du gouvernement polonais d'être un «antisémite d'extrême droite».

«Suite aux déclarations contenues dans l'interview du président de la République française Emmanuel Macron au Parisien, le ministre [polonais des Affaires étrangères] Zbigniew Rau a décidé de convoquer l'ambassadeur de France», a indiqué sur ce 8 avril Twitter, le porte-parole du ministère polonais des Affaires étrangères.

Dans un entretien au Parisien diffusé en ligne ce 8 avril, le président de la République française avait notamment déclaré : «Le premier ministre polonais est un antisémite d'extrême droite, qui interdit les LGBT. [...] Il soutient Marine Le Pen qu’il a reçue à plusieurs reprises. Ne soyons pas naïfs, il veut aujourd’hui l’aider avant le scrutin !»

En cause : le chef du gouvernement ministre polonais Mateusz Morawiecki avait interpellé le dirigeant français en début de semaine, au sujet de ses échanges téléphoniques réguliers avec le président russe Vladimir Poutine, dans le contexte d'offensive russe en Ukraine : «Monsieur le président Macron, combien de fois avez-vous négocié avec Poutine, qu'avez-vous obtenu ? On ne débat pas, on ne négocie pas avec les criminels», avait déclaré le Premier ministre polonais, n'hésitant pas à ajouter : «Personne n'a négocié avec Hitler. Est-ce que vous négocieriez avec Hitler, avec Staline, avec Pol Pot ?» 

Emmanuel Macron avait déjà réagi à ces déclarations, déclarant dans un entretien donné sur TF1 le 6 avril qu'il assumait «totalement d'avoir constamment, au nom de la France, parlé au président de la Russie pour éviter la guerre et construire une nouvelle architecture de paix en Europe». Ce dialogue entre Paris et Moscou est mené de manière lucide, selon Emmanuel Macron, et ce depuis le début de ce son mandat : «Je n'ai jamais été naïf [...], je n'ai jamais été complice, contrairement à d'autres», avait affirmé le chef d'Etat à TF1, visant là encore Marine Le Pen, qui a par le passé dénoncé l'escalade des tensions entre l'Occident et la Russie.