Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré le 3 avril qu'un accord était «proche» pour sauver le pacte conclu en 2015 entre les grandes puissances et Téhéran sur son programme nucléaire, objet de pourparlers depuis près d'un an.
«Nous sommes proches d'un accord dans les négociations», a-t-il affirmé au cours d'un entretien téléphonique avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, selon un communiqué des Affaires étrangères iraniennes. «Nous avons transmis au côté américain via le négociateur de l'Union européenne nos propositions sur les questions en suspens et la balle est à présent dans le camp des Etats-Unis», a affirmé le diplomate iranien.
Antonio Guterres a pour sa part mis l'accent sur l'importance des négociations qui se tiennent à Vienne, exprimant l'espoir que les deux parties puissent parvenir à un accord le plus tôt possible, selon le communiqué officiel iranien.
L'Iran négocie dans la capitale autrichienne avec la Chine, la Russie, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne pour relancer l'accord international de 2015 censé empêcher la République islamique de se doter de la bombe atomique, objectif nié par Téhéran, en échange de la levée de sanctions qui asphyxient son économie. L'accord de 2015 s'est délité après le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis, sous la présidence de Donald Trump, suivi du rétablissement de sanctions contre l'Iran, qui, en réaction, s'est progressivement affranchi des limites imposées à son programme nucléaire.
L'actuel président américain, Joe Biden, veut revenir dans l'accord à condition que Téhéran renoue aussi avec ses engagements. Les Etats-Unis, qui n'entretiennent pas de relations diplomatiques avec l'Iran, participent indirectement aux négociations de Vienne, via l'UE, qui coordonne les pourparlers. Ces discussions ont permis de lever l'essentiel des obstacles, mais butent toujours sur certaines questions épineuses. Parmi elles, le sort des Gardiens de la révolution, armée idéologique de l'Iran, inscrits par Donald Trump sur la liste noire américaine des «organisations terroristes étrangères». Téhéran exige qu'ils en soient retirés, mais Washington n'y est pas favorable.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avait estimé il y a une semaine que la conclusion d'un accord à Vienne était une «affaire de jours».