«Je suis prêt à des négociations avec [Vladimir Poutine]. Je suis prêt depuis les deux dernières années et je pense que sans négociations, on n'arrêtera pas la guerre», a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans un entretien diffusé le 20 mars par CNN.
S'il existe seulement 1% de chance d'arrêter cette guerre, nous devons la saisir
Le chef d'Etat a défendu la tenue de plusieurs rounds de tractations entre Kiev et Moscou, qui se sont déroulés depuis le lancement de l'opération russe en Ukraine lancée le 24 février, affirmant qu'ils avaient «beaucoup de valeur». «S'il existe seulement 1% de chance d'arrêter cette guerre, nous devons la saisir», a-t-il dit.
La Turquie, qui multiplie les efforts de médiation entre Moscou et Kiev, a assuré ce même 20 mars que la Russie et l'Ukraine avaient fait des progrès dans leurs négociations.
La menace de la «troisième guerre mondiale»
Face à une armée russe entrée en Ukraine pour «exterminer» la population, selon les mots de Volodymyr Zelensky, les Ukrainiens doivent «utiliser tous les formats, toutes les chances d'avoir la possibilité de négocier, la possibilité de parler à [Vladimir] Poutine», a ajouté le président ukrainien. «Mais si ces tentatives échouent, cela voudra dire que [le conflit en Ukraine] est une troisième guerre mondiale», a-t-il mis en garde.
La veille, Volodymyr Zelensky avait déjà plaidé pour des tractations, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. «Il est temps de nous réunir. Il est temps de discuter. Il est temps de restaurer l'intégrité territoriale et la justice pour l'Ukraine», avait-il dit.
Les conditions fixées par Moscou
Déclenchée le 24 février dernier, l'opération militaire de la Russie en Ukraine est dénoncée comme une guerre d'invasion, notamment, par les Occidentaux. En outre, l'Assemblée générale de l'ONU a voté le 2 mars en faveur d'une résolution appelant Moscou à retirer «immédiatement, complètement et sans conditions toutes ses forces militaires» d'Ukraine. Le président russe Vladimir Poutine, de son côté, affirme que cette opération militaire vise à «démilitariser» et «dénazifier» l'Ukraine et à venir en aide aux Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et Lougansk, dont Moscou reconnaît l'indépendance.
A plusieurs reprises depuis le début des opérations, Vladimir Poutine a souligné que les combats s'arrêteraient quand Kiev accepterait les demandes russes concernant la neutralité et la «démilitarisation» de l'Ukraine, ainsi que la reconnaissance de la souveraineté de Moscou sur la péninsule de Crimée, rattachée à la Russie en 2014, et l'indépendance des républiques du Donbass.