Arrêté à Calais par les douaniers, pour un crime qu'il qualifie de «compassionnel», l'ex-soldat originaire de Leeds est poursuivit pour aide à l'immigration clandestine, ce qui peut être condamné à hauteur de cinq ans de prison et 30 000 euros d'amende selon le droit français. «Je sais que j'ai commis un crime», a-t-il confié à The Independent, «mais tout ce dont je suis coupable c'est de compassion».
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Rob Lawrie avait été choqué par l'image de Aylan Kurdi, qui avait échoué sur une place turque en septembre dernier. Après, il a vendu son monospace familial pour s'acheter un van, a fait une collecte de vêtements et de tentes, puis il est allé à Calais pour aider sur le camp et construire des abris pour les réfugiés. C'est là qu'il a rencontré Bahar, qui était avec son père.
«Elle a commencé à me suivre partout, c'était juste une fille innocente qui avait perdu à la loterie de la vie» a déclaré M. Lawrie. Père de quatre enfants, il a résisté tant bien que mal aux demandes du père de la fillette de l'emmener en sécurité, jusqu'à ce qu'un jour, submergé par son «instinct paternel», il décide finalement de la ramener avec lui au Royaume-Uni, la dissimulant dans un des compartiments de rangement de son van. Mais à la douane, les chiens renifleurs ont trouvé deux Érythréens qui s'étaient cachés à l'arrière du véhicule, qui a ensuite été fouillé, et c'est ainsi que Bahar a été retrouvée, puis ramenée à son père dans la jungle.
Rob Lawrie, sera lui jugé dans un tribunal français en janvier. Il ne semble pas affaibli par cet épisode : «J'ai 49 ans et je suis un ancien soldat, je peux gérer les obstacles que la vie place devant moi» a-t-il déclaré, «je suis plus inquiet pour Bahar, et les autres enfants dans sa situation». Une pétition a été lancée sur internet afin de le soutenir, elle a à ce jour recueilli plus de 11 000 signatures.
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