Le Brésil «va continuer dans la neutralité» et ne va pas «prendre parti» à propos de l’opération militaire russe en Ukraine, a déclaré le 27 février son président Jair Bolsonaro.
«Nous n'allons pas prendre parti, nous allons continuer dans la neutralité et aider selon nos possibilités à la recherche d'une solution. Nous voulons la paix, mais nous ne voulons pas nous attirer des conséquences ici», a expliqué le chef d'Etat, rappelant aussi que le Brésil «dépend beaucoup» des fertilisants russes.
«J'ai parlé récemment avec le président Poutine, plus de deux heures de conversation, nous avons parlé de beaucoup de choses [...] Bien sûr il a dit quelque chose sur l'Ukraine, que je garde pour moi, sans entrer dans les détails comme vous l'aimeriez», a-t-il expliqué à des journalistes lors d'une conférence de presse à Guaruja, dans l'Etat de Sao Paulo.
Dans un communiqué, le service de presse de la présidence a précisé que Jair Bolsonaro faisait référence à une «conversation privée» qui s'est tenue le 16 février lors de sa visite à Moscou.
Le Brésil refuse de signer la déclaration de l'OEA condamnant «l'invasion illégale, injustifiée» de l'Ukraine
Le 24 février, le président brésilien avait désavoué le vice-président Hamilton Mourao qui avait déclaré que «le Brésil n'est pas d'accord avec une invasion du territoire ukrainien».
Jair Bolsonaro a assuré que le Brésil avait «activement» œuvré pour que la résolution débattue au Conseil de sécurité de l'ONU, bloquée par le veto de la Russie, ne contienne pas le verbe «condamner», qui a été remplacé par «déplorer».
Le Brésil, actuel membre non permanent du Conseil de sécurité, a voté en faveur de cette résolution. Toutefois, il n'a pas signé une déclaration des pays de l'Organisation des Etats américains (OEA) dans laquelle ils «condamnent énergiquement l'invasion illégale, injustifiée et non provoquée par l'Ukraine de la part de la Fédération russe».
Jair Bolsonaro avait rencontré le président russe Vladimir Poutine il y a deux semaines lors d'une visite en Russie. Après leur réunion, le chef d'Etat brésilien avait assuré que son homologue russe recherchait la «paix» et que le Brésil était solidaire de tout pays cherchant à résoudre les conflits de manière pacifique. Ce voyage a valu à Jair Bolsonaro des critiques de la part des Etats-Unis.
Quant à l'opération militaire russe lancée le 24 février, elle vise selon Vladimir Poutine à «démilitariser» et de «dénazifier» l’Ukraine et à défendre les Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, dont il a reconnu l'indépendance.