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L'Ukraine reproche à l'Occident de chercher l'«apaisement» avec la Russie

Réclamant «un calendrier clair et réalisable» en vue d'une adhésion à l'OTAN — ce que Moscou considère comme une «ligne rouge» —, le président ukrainien a accusé les pays occidentaux de chercher l'apaisement avec la Russie, en plein pic de tensions.

Dans un discours ce 19 février à la conférence sur la sécurité de Munich, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé aux Occidentaux de cesser leur politique d'«apaisement» avec la Russie. Cette déclaration intervient alors même que la tension est à son comble entre Moscou d'une part, l'OTAN et ses alliés d'autre part.

«L'Ukraine a reçu des garanties de sécurité lorsqu'elle a renoncé à ses armes nucléaires, le troisième potentiel mondial. Nous n'avons pas d'armes. Ni de sécurité [...] Mais nous avons le droit d'exiger que cesse la politique d'apaisement et de demander des garanties de sécurité et de paix», a-t-il lancé.

Le dirigeant ukrainien, qui s'est dit prêt à rencontrer Vladimir Poutine, a ajouté que les pays occidentaux devraient donner à Kiev «un calendrier clair et réalisable» en vue de son adhésion à l'OTAN. 

L'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN : une «ligne rouge» pour Moscou

Accusée par les pays occidentaux de projeter l'invasion de l'Ukraine (ce qu'a démenti Moscou à de multiples reprises), la Russie a proposé à ses partenaires occidentaux des accords de garanties de sécurité mutuelle. Ceux-ci impliquaient notamment l'arrêt de l'expansion de l'OTAN, mais la demande a été jugée irrecevable par les Etats-Unis et leurs alliés.

L'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN constitue par ailleurs, pour Moscou, une «ligne rouge» à ne pas franchir. S'exprimant sur le sujet dans une interview donnée à CNN et diffusée le 16 janvier, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait qualifié l'OTAN d'«arme de confrontation» et non de paix, insistant sur la «menace» que constitue cette extension de l'Alliance militaire, non seulement pour la Russie mais également pour l'ensemble de «l'architecture de la sécurité européenne».

En observant, à propos du cas ukrainien, qu'«au début, il n'y avait que des mots», le porte-parole du Kremlin a constaté qu'«avec le temps, nous avons assisté à l'invasion progressive de l'OTAN sur le territoire ukrainien», sous la forme de l'envoi d'instructeurs militaires et d'armes, tant défensives qu'offensives.