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Lancement de la seconde partie d'exercices militaires russo-biélorusses dans un climat tendu

Une deuxième série d'exercices conjoints entre l'armée russe et biélorusse ont débuté ce 10 février dans la région de Brest-Litovsk en Biélorussie, selon le ministère russe de la Défense. Paris et Kiev ont fait part de leur mécontentement.

Le 10 février, des militaires russes et biélorusses ont pris à l'exercice conjoint Soïouznaïa rechimost-2022 (Détermination de l’Union-2022), débuté le 2 février dans la région de de Brest-Litovsk en Biélorussie. Ces exercices ont pour but de «travailler sur des tâches pour empêcher la pénétration de groupes de combattants armés, bloquer les canaux de livraison d'armes et de munitions, rechercher, bloquer et détruire les formations armées illégales et les groupes de sabotage et de reconnaissance de l’ennemi», détaille le ministère russe de la Défense dans un communiqué. 

«L’exercice implique également la participation de l’administration, de subdivisions et d'unités militaires de la région militaire est et des forces armées de la République de Biélorussie», poursuit le texte.

Réactions de Paris et Kiev 

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a condamné dans la foulé ces manœuvres, estimant qu'il s'agissait là d'un «geste d'une grande violence». «Elles sont extrêmement massives. Il y a une accumulation d'exercices très significative, en particulier aux frontières même de l'Ukraine», a-t-il encore dit. Il a par ailleurs dit vouloir voir si les forces russes se retireront à la fin de l'exercice : «Les annonces ont été faites de manœuvres qui dureront jusqu'au 20 février. On peut imaginer que lorsque la date est aboutie, les forces se retirent, on verra à ce moment là si c'est le cas», a-t-il dit.

Côté Ukrainien, ces exercices ont aussi suscité des protestations : «Nous pensons que l'accumulation de troupes près de nos frontières constitue un moyen de pression psychologique de la part de nos voisins», a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, cité dans un communiqué le même jour. 

Selon Moscou, elles visent principalement à se préparer à un scénario de pénétration de groupes de combattants armés sur le territoire des deux pays. Récemment, le président biélorusse Alexandre Loukachenko avait jugé le niveau des tensions actuelles en Europe «critique» et avait affirmé qu'une guerre était possible, «mais seulement dans deux cas» : «Si une agression directe a lieu contre la Biélorussie», ou si la Russie «est directement attaquée».

Ces événements interviennent dans un contexte de tension alors que Kiev et certains pays occidentaux accusent la Russie de se préparer à une invasion. Moscou, qui réfute ces allégations, exige pour sa part des garanties pour sa sécurité, notamment l'engagement de non extension de l'OTAN à l'Ukraine. En visite à Moscou le 7 février, puis le lendemain à Kiev, Emmanuel Macron a plaidé pour une «désescalade» dans la région.