Mardi 8 février
Interrogé sur les accords de Minsk, Vladimir Poutine affirme qu'il n'y a pas d'autre alternative et regrette les revirements successifs de Kiev sur ce dossier.
Répondant à un journaliste, Vladimir Poutine a constaté que l'OTAN se rapprochait des frontières de la Russie et non l'inverse.
«Nous avons essayé de bâtir des éléments de convergence [dont] la nécessité de travailler pour éviter toute escalade», souligne Emmanuel Macron.
Emmanuel Macron pointe des «différences de vue» entre la Russie et les Occidentaux sur le rôle de l'Alliance atlantique.
Emmanuel Macron prend à son tour la parole.
«Dans l'ensemble nous voulons poursuivre cette coopération entre nos deux pays», a ajouté Vladimir Poutine en évoquant les relations économiques entre Paris et Moscou.
Certaines idées» d'Emmanuel Macron peuvent permettre d'avancer, selon Vladimir Poutine.
«J'ai attiré l'attention de Monsieur le Président [Emmanuel Macron] sur les réticences des autorités de Kiev à respecter les accords de Minsk», a fait savoir le président russe, qui regrette l'absence de dialogue entre les autorités ukrainiennes et les républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk.
La Russie voudrait continuer à considérer que l'Alliance est «défensive», mais certaines opérations menées par celles-ci contredisent ce fait, souligne Vladimir Poutine.
Les «souhaits russes» sur la non extension de l'OTAN en particulier n'ont pas été «satisfaits» par les Occidentaux rappelle Vladimir Poutine en préambule de son intervention.
A l'issue de plusieurs heures de discussions, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine tiennent une conférence de presse.
Lundi 7 février
Pour l'ancien diplomate français Eugène Berg, cette rencontre entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron peut représenter l'amorce d'un début de consensus. «Il n'y a pas de percée, mais un cheminement entre les deux parties», déclare-t-il.
Pour Michel Raimbaud, essayiste et ancien ambassadeur de France, «c'est la technique occidentale depuis des lustres maintenant, de présenter les agresseurs comme des agressés, les agressés comme des agresseurs».
«Emmanuel Macron doit se montrer comme un médiateur», estime François Chauvancy, général de brigade, expert en géostratégie.
Retour sur les enjeux de la rencontre entre les deux dirigeants avec Vera Gaufman.
Le président russe Vladimir Poutine reçoit Emmanuel Macron au Kremlin. Dans son propos liminaire, le chef d'Etat russe a exprimé la préoccupation de Moscou en matière de sécurité en Europe et a salué l'implication de la France «pour la prise de décisions importantes en la matière».
Emmanuel Macron a de son côté souligné l'importance du dialogue, qui permet «de bâtir une vraie sécurité et stabilité pour le continent européen». «La discussion aujourd'hui peut amorcer une désescalade», a ajouté le président français, selon qui il est nécessaire d'apporter une réponse collective à la crise ukrainienne.
L'arrivée du président français Emmanuel Macron ce 7 février à l'aéroport de Vnoukovo, à Moscou.
Avant de décoller pour Moscou, Emmanuel Macron a déclaré à Reuters être «raisonnablement» optimiste sur l'issue de sa rencontre avec Vladimir Poutine à propos de la crise ukrainienne.
Emmanuel Macron a atterri à Moscou.
«Un dialogue, c'est toujours mieux que la confrontation», avait déclaré Vladimir Poutine en recevant Emmanuel Macron en 2018 à Saint-Pétersbourg. Le président français semble avoir reçu le message et doit rencontrer à nouveau ce 7 février son homologue russe à Moscou pour discuter de la situation en Ukraine. La réunion, qui se déroulera au Kremlin, pourrait durer une partie de la soirée et se terminera par une conférence de presse commune.
Emmanuel Macron et Vladimir Poutine sont décidés à «aller au fond des choses» lors de leur rencontre, en examinant les mesures de «désescalade» dans la crise aux frontières de l'Ukraine, avait déclaré le 4 février la présidence française. «Il faut être très réaliste. Nous n'obtiendrons pas de gestes unilatéraux mais il est indispensable d'éviter une dégradation de la situation avant de bâtir des mécanismes et des gestes de confiance réciproques», a développé auprès du JDD le chef d'Etat français, pour qui «l'objectif géopolitique de la Russie aujourd'hui n'est clairement pas l’Ukraine, mais de clarifier les règles de cohabitation avec l'OTAN et l'UE».
La situation est trop complexe pour s'attendre à des percées décisives
Le Kremlin a de son côté qualifié cette réunion de «très importante», même si «la situation est trop complexe pour s'attendre à des percées décisives après une seule rencontre», a expliqué ce 7 février Dmitri Peskov, le porte-parole du président russe, tout en relevant que «Macron a dit à Poutine qu'il venait avec des idées dans la quête d'une détente».
Cet échange diplomatique intervient dans un contexte de craintes de l'Occident que la Russie ne se prépare à envahir l'Ukraine, une hypothèse que Moscou a réfutée à plusieurs reprises. Kiev a également relativisé ce risque le 6 février : «Ne faites pas confiance à des prévisions apocalyptiques», a écrit sur Twitter le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba.