«Tous les éléments sont réunis pour qu'il y ait une intervention, mais à cette heure nous n'avons aucune information sur la volonté du président Poutine de passer à l'action», a déclaré le 2 février à l'antenne de France 2 le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian.
«L'heure est toujours à prioriser la désescalade, c'est au président Poutine de dire s'il préfère la confrontation à la négociation», a-t-il continué, se disant pour sa part favorable à «la négociation».
Le chef de la diplomatie française a d'ailleurs appuyé ce scénario par la récente reprise du format Normandie sur le dossier ukrainien, soit une discussion quadripartite entre la Russie, l'Ukraine, l'Allemagne et la France, visant à établir un dialogue sur les revendications de chacun. Pour rappel, il s'agit d'une configuration diplomatique qui avait été mise en place au moment du conflit de 2014 dans le Donbass, une zone géographique partagée entre l'Ukraine et la Russie, et où les républiques populaires de Lougansk et de Donetsk ont vu le jour il y a bientôt huit ans.
Le Drian sur un supposé projet russe d'envahir l'Ukraine
Questionné avec insistance sur l'hypothèse d'une invasion russe de l'Ukraine – régulièrement entretenue en Occident malgré les multiples démentis de Moscou à ce sujet –, Jean-Yves le Drian a assuré qu'une telle situation mènerait à «des représailles massives et considérables» contre Moscou, notamment sur le volet financier, à travers la mise en place de nouvelles sanctions.
Néanmoins, le haut diplomate français a souligné qu'un tel scénario n'était pour l'heure pas d'actualité. «Si d'aventure il y avait une intervention qui remettait en cause l'intégrité et la souveraineté de l'Ukraine là maintenant, ça voudrait dire qu'il y aurait déjà des conséquences sur l'énergie puisque le gaz européen passe en grande partie par l'Ukraine», a-t-il notamment précisé.
Le chef de la diplomatie doit se rendre jusqu'au 3 février en Roumanie où la ministre des Armées Florence Parly a récemment évoqué le possible envoi de troupes françaises, expliquant que son pays était prêt «à défendre» les Etats proches de l'Ukraine.
Le 19 janvier, Emmanuel Macron avait déjà évoqué la solidarité militaire entre les alliés européens et fait état de la «disponibilité» de la France à aller «plus loin», notamment dans le cadre de l'OTAN. Le chef d'Etat français s'est depuis entretenu à deux reprises avec son homologue russe sur le dossier ukrainien. Selon l'Elysée, «les deux présidents accueillent favorablement les avancées positives en format Normandie», destinées à régler le conflit dans l'est de l'Ukraine.