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La Grande-Bretagne va proposer à l'OTAN un déploiement «majeur» de troupes dans l'est de l'Europe

Cette proposition de Boris Johnson vise à répondre à une prétendue «hostilité russe» envers l'Ukraine. Elle pourrait entraîner le doublement du contingent britannique dans l'est de l'Europe, ainsi que l'envoi de navires et d'avions de combat.

Le 29 janvier, le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé que son pays allait proposer à l'OTAN un déploiement «majeur» de troupes, de navires de guerre et d'avions de combat dans l'est de l'Europe. Il entend ainsi répondre à ce qu'il considère être une montée de «l'hostilité russe» envers l'Ukraine.

Cette proposition devrait être faite la semaine prochaine, lors d'une réunion des chefs militaires de l'OTAN. Elle pourrait entraîner le doublement du contingent britannique déployé en Europe de l'Est – actuellement composé de quelque 1 150 soldats – et la fourniture d'«armes défensives» à l'Estonie, selon les services du Premier ministre.

Nous serons toujours aux côtés de nos alliés de l'OTAN face à l'hostilité russe

«Cet ensemble de mesures enverrait un message clair au Kremlin – nous ne tolérerons pas leur activité de déstabilisation et nous serons toujours aux côtés de nos alliés de l'OTAN face à l'hostilité russe», a déclaré Boris Johnson dans un communiqué rendu public dans la soirée du 29 janvier. «J'ai donné l'ordre à nos forces armées de se préparer à déployer des troupes en Europe la semaine prochaine, de manière à être en mesure d'apporter un soutien terrestre, aérien et naval à nos alliés de l'OTAN», a-t-il souligné, avant d'ajouter que «l'Ukraine doit demeurer libre de choisir elle-même son avenir» et que si le président russe Vladimir Poutine devait choisir la voie «de l'effusion de sang et de la destruction» dans ce pays, il s'agirait d'«une tragédie pour toute l'Europe». Moscou a pourtant catégoriquement démenti à de nombreuses reprises les accusations de l'Occident portant sur une hypothétique invasion de l'Ukraine.

Le déploiement envisagé de navires de guerre, d'avions de combat et de troupes au sol permettra de renforcer les défenses de l'OTAN et de «concrétiser le soutien du Royaume-Uni à ses partenaires nordiques et baltes», selon les services du Premier ministre. Quelque 900 soldats britanniques sont déjà déployés en Estonie et une centaine sont en Ukraine (dans le cadre d'une mission de formation qui a débuté en 2015), alors qu'environ 150 soldats d'une unité de blindés légers sont actuellement en Pologne. Naviguant en région arctique à la tête d'un détachement maritime d'intervention rapide de l'OTAN, le porte-avions HMS Prince of Wales est en alerte «dans l'hypothèse où la tension continuerait de monter», a précisé Downing Street.

En parallèle, un effort diplomatique et des sanctions contre la Russie

Boris Johnson – qui subit depuis plusieurs semaines une intense pression politique après une série de scandales liés à des fêtes à Downing Street durant les confinements – a affirmé le 28 janvier qu'il allait appeler dans les prochains jours Vladimir Poutine pour l'exhorter à «reculer» et s'engager davantage dans la voie diplomatique à propos de l'Ukraine. Le chef du gouvernement britannique doit également faire un déplacement dans la région dans les prochains jours.

Sur le front diplomatique, la ministre des Affaires étrangères Liz Truss et celui à la Défense Ben Wallace doivent se rendre à Moscou pour des entretiens avec leurs homologues russes dans les prochains jours. «Ils travailleront à améliorer les relations avec le président Poutine et à encourager une désescalade», selon Downing Street.

La diplomatie britannique devrait par ailleurs annoncer le 31 janvier devant le Parlement un durcissement de son régime de sanctions avec pour but de cibler des intérêts stratégiques et financiers de Moscou.