France

«Plusieurs centaines» de militaires français prêts à être déployés en Roumanie, selon Florence Parly

Affirmant que Paris était prêt «à défendre» les pays proches de l'Ukraine, Florence Parly a évoqué un envoi de troupes en Roumanie. Une démarche qui ne serait pas destinée selon elle à «contribuer à une quelconque escalade militaire».

Lors d'une interview accordée à France Inter ce 29 janvier, la ministre des Armées Florence Parly s'est exprimée sur la situation en Ukraine, et a notamment évoqué l'envoi de troupes françaises dans un pays voisin, la Roumanie.

Nous sommes réalistes, nous sommes lucides, nous nous préparons. Nous sommes prêts à défendre les pays qui se trouvent au plus près de cette zone de tensions

«Plusieurs centaines d'hommes» de l'armée française sont prêts à être déployés en Roumanie, a ainsi précisé Florence Parly au micro de France Inter, tout en affirmant que cette initiative n'était selon elle «pas destinée à une quelconque escalade militaire».

«Nous sommes réalistes, nous sommes lucides, nous nous préparons. Nous sommes prêts à défendre les pays qui se trouvent au plus près de cette zone de tensions dont l'enjeu premier est l'Ukraine», a poursuivi la ministre, laissant ainsi entendre de façon pour le moins surprenante que la Roumanie, comme d'autres pays, serait menacée d'une manière ou d'une autre.

Fidèle au narratif occidental, Florence Parly a fustigé la présence militaire de la Russie près de la frontière avec l'Ukraine, qui se serait selon elle «récemment accrue», ce qui constituerait selon elle une «mise en place des conditions d'une possible intervention militaire de la Russie». Qu'importe évidemment que Moscou ait catégoriquement démenti à de nombreuses reprises cette hypothèse, voire que le président ukrainien Volodymyr Zelensky en personne ait appelé le 28 janvier les Occidentaux à cesser de semer «la panique» en brandissant le risque d'une invasion.

D'après Florence Parly – qui a expliqué que la France avait proposé d'être la «nation cadre» d'une force internationale basée en Roumanie – il serait donc question de «donner de la réassurance» aux pays qui faisaient autrefois partie de l'Union soviétique et qui ont rejoint l'Alliance atlantique et l'Union européenne. «Le président de la République a annoncé il y a quelques jours que la France était prête, si l'OTAN le décidait, à déployer des éléments militaires en Roumanie, pour pouvoir contribuer à cette réassurance», a-t-elle rappelé.

La ministre a déclaré à ce propos avoir échangé avec son homologue américain afin d'être «extrêmement coordonné». Dans la soirée du 28 janvier, le président américain Joe Biden avait de son côté fait savoir qu'il comptait envoyer «prochainement» un petit nombre de militaires américains en Europe de l'Est.

«C'est la raison pour laquelle depuis des semaines le président, avec d'autres dirigeants du monde, ont mobilisé toutes leurs forces pour provoquer ce que l'on recherche, c'est-à-dire la désescalade», a assuré la ministre, en soulignant toutefois que «le dialogue [continuait]» et que les autorités françaises étaient persuadées que la situation devait être résolue «par des solutions diplomatiques et politiques».

Le 19 janvier, Emmanuel Macron avait déjà évoqué la solidarité militaire entre les alliés européens et fait état de la «disponibilité» de la France à aller «plus loin». Notamment dans le cadre de l'OTAN, «afin de prendre toutes nos responsabilités dans des missions de type eFP [enhanced Forward Presence, présence avancée renforcée], à nous engager sur de nouvelles missions, en particulier en Roumanie, si elles étaient décidées». Florence Parly s'est quant à elle rendue en Roumanie le 27 janvier afin d'échanger sur cet envoi de troupes, et une réunion doit selon elle avoir lieu «très prochainement avec les membres de l'OTAN» afin de décider du moment de cette opération.