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Russie : Alexeï Navalny intégré au registre des extrémistes

L'opposant russe ainsi que des employés de son organisation FBK ont été inscrits au registre des terroristes et extrémistes en Russie. L'organisation est accusée par la justice de vouloir mettre en œuvre un «scénario de révolution de couleur».

Alexeï Navalny a été ajouté ce 25 janvier au registre des extrémistes en Russie par l'organisme public russe chargé de la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d'argent Rosfinmonitoring. Trois autres employés — Lioubov Sobol, Viatcheslav Guimadi et Guéorguï Albourov — de l'organisation fondée par l'opposant russe, le Fonds de lutte contre la corruption (FBK) y ont également été inscrits.

Interdit pour «extrémisme», le FBK, de même que d'autres organisations liées à Alexeï Navalny, est accusé par la justice russe de tenter de «créer les conditions d'une déstabilisation de la situation sociale et sociopolitique» en Russie «sous couvert de slogans libéraux». L'organisation de manifestations non-autorisées leur est également reprochée. Le procureur de Moscou accuse en outre ces organisations de vouloir mettre en œuvre un «scénario de révolution de couleur» en Russie. Une enquête pénale pour extrémisme avait été ouverte contre Alexeï Navalny dans ce dossier. Rosfinmonitoring n'a pas précisé dans l'immédiat si cet ajout était lié à ce procès.

Navalny en détention pour violation des conditions d'une peine avec sursis 

L'opposant purge actuellement une peine de deux ans et demi de prison ferme. La justice russe a révoqué en février dernier le sursis d'une condamnation remontant à 2014, pour détournements dans la filiale russe du groupe français Yves Rocher. L'opposant a à plusieurs reprises qualifié ce dossier de politique.

Il a été reconnu coupable de multiples violations des conditions du contrôle judiciaire exigé par cette peine avec sursis. Alexeï Navalny ne s'était pas présenté à l'enregistrement auprès de l’inspection pénitentiaire à au moins six reprises au cours de l'année 2020 – le 13 janvier, le 27 janvier, le 3 février, le 16 mars, le 6 juillet et le 17 août.

Il avait été hospitalisé plus tard en août après un malaise qu'il attribue à une tentative d'empoisonnement ordonnée selon lui par le pouvoir russe — un scénario démenti par celui-ci. Vladimir Poutine avait même expliqué être intervenu personnellement pour permettre le transfert d'Alexeï Navalny en Allemagne pour y recevoir des soins après son hospitalisation à Omsk, comme le réclamait son entourage.