Dans un communiqué daté du 16 avril, le bureau du procureur de Moscou a annoncé avoir demandé à la justice russe que soient ajoutées à la liste des organisations extrémistes, que tient le Comité national antiterroriste, plusieurs ONG créées par l'opposant Alexeï Navalny ou ses partisans. Il s'agit des organisations «FBK» (Fondation anti-corruption), «FZPG» (Fondation pour les droits des citoyens) et «Quartier général de Navalny».
En cause, selon la même source : «Sous couvert de slogans libéraux, ces organisations s'emploient à créer un environnement qui déstabilise la situation sociale et sociopolitique. Les objectifs réels de leur activité consistent à créer les conditions pour changer les fondements de l'ordre constitutionnel, y compris via l'utilisation d'un scénario de révolution de couleur». Ces organisations sont également accusées de réaliser sur le territoire de Russie les «activités d'organisations étrangères et internationales» qui ont été reconnues comme «inopportunes» par la justice.
L'inclusion dans cette liste pourrait se traduire par de lourdes peines de prison pour les membres des ONG en question qui continueraient à opérer. L'AFP prend l'exemple des Témoins de Jéhovah, qui ont rejoint en 2017 les rangs des organisations considérées comme extrémistes et interdites par les autorités russes, car constituant «une menace pour les droits des citoyens, pour l'ordre public et pour la sécurité de la société» : depuis 2017, plusieurs membres de cette organisation religieuse ont été condamnés à des peines allant jusqu'à six ans ferme.
Navalny en détention pour violation des conditions d'une peine avec sursis
Alexeï Navalny purge quant à lui une peine de deux ans et demi de prison ferme dans une colonie pénitentiaire de la région de Vladimir. La justice russe a révoqué en février dernier le sursis d'une condamnation remontant à 2014, pour détournements dans la filiale russe du groupe français Yves Rocher.
Il a été reconnu coupable de multiples violations des conditions du contrôle judiciaire exigé par cette peine avec sursis. Alexeï Navalny ne s'était pas présenté à l'enregistrement auprès de l’inspection pénitentiaire à au moins six reprises au cours de l'année 2020 – le 13 janvier, le 27 janvier, le 3 février, le 16 mars, le 6 juillet et le 17 août.
L'opposant russe, actuellement en grève de la faim, a été hospitalisé pour des problèmes respiratoires au début de ce mois d'avril.