Emmanuel Macron va proposer «un chemin de désescalade» au sujet du dossier ukrainien à son homologue russe Vladimir Poutine lors d'un entretien prévu «dans les prochains jours», a annoncé ce 24 janvier l'Elysée.
«Nous sommes préoccupés, nous sommes aussi très attentifs à ne pas créer d'ambiguïté, de volatilité supplémentaire», a ajouté la présidence française. Celle-ci a par ailleurs fait savoir que la France, l'Allemagne, la Russie et l'Ukraine tiendraient une réunion le 26 janvier à Paris sur l'Ukraine au niveau des conseillers diplomatiques.
Paris veut limiter les querelles européennes sur le dossier ukrainien
Cette volonté de coopération avec la Russie sur le dossier ukrainien avait été abordée la veille par le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, à l'occasion d'une intervention à l'antenne de CNews et d'Europe 1.
Lors de son passage télévisé, le haut fonctionnaire français a en effet plaidé pour un dialogue direct entre l'UE et la Russie concernant l'architecture de sécurité en Europe. «[Il faut que] nous ayons en tant qu'Union européenne [...] des propositions, un dialogue organisé, régulier avec la Russie, tout en étant fermes», a notamment considéré Clément Beaune, assurant qu'un dialogue incluant uniquement Moscou et Washington pourrait permettre à la Russie de «diviser» les Européens.
«Ce que nous devons faire, c'est rester unis en tant qu'Occidentaux, être présents en tant qu'Européens. Est-ce-que l'Union européenne fait assez ? Probablement pas aujourd'hui», a-t-il estimé. «On aurait tort de chercher à jouer les uns contre les autres [...]. La division serait le plus beau cadeau qu'on puisse faire à la Russie», a encore déclaré Clément Beaune qui a par ailleurs jugé «déraisonnable» de parler de «bruits de bottes» russes en Ukraine alors que la voie diplomatique n'a pas été épuisée.
«Les mouvements de troupes, de chars, de camions nous les voyons [...]. De là à dire ce que veut exactement Vladimir Poutine, ce que veut la Russie, il faut être prudent. Personne ne le sait exactement», a-t-il fait valoir.
Renforcement de l'aide militaire occidentale destinée à l'Ukraine
Cet élan diplomatique de la France survient alors que plusieurs pays occidentaux dont les Etats-Unis ont annoncé renforcer leur aide militaire à l'Ukraine alléguant à moult reprises que la Russie aurait pour projet d'envahir l'Ukraine, cela, malgré les démentis répétés de Moscou. «Les Russes n'ont actuellement pas l'intention d'amorcer une désescalade», a avancé le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
Par ailleurs, Washington a annoncé ce 24 janvier avoir placé jusqu'à 8 500 militaires en état d'alerte qui pourraient être déployés au sein des troupes de l'OTAN. Plus tôt, le même jour, l'Alliance avait publié un communiqué dans lequel elle annonçait l'envoi de «navires et d'avions de combat supplémentaires» en Europe de l'est.
Il s'agirait pour l'Alliance transatlantique de renforcer sa force de «dissuasion» face à la Russie, alors que celle-ci a plaidé pour la «désescalade» par la voix de son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, qui a également dénoncé «une hystérie déchaînée par les Occidentaux» le 21 janvier, à propos du dossier ukrainien. «La Russie n'a jamais, par ses responsables officiels, proféré de menaces contre le peuple ukrainien», avait déclaré le ministre russe. La Russie a également accusé l'organisation de vouloir exacerber les tensions.