Plusieurs sources du département d'Etat américain citées par l'AFP et Reuters, ont rapporté ce 20 janvier depuis Berlin, où le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a démarré des entretiens sur l'Ukraine avec les Européens, que Washington accélérait «les transferts autorisés d'équipements d'origine américaine provenant d'autres alliés». Cette annonce survient à la veille d'une rencontre à Genève entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue américain, alors que Moscou s'inquiète face au soutien militaire occidental apporté à son voisin ukrainien.
La demande, qui concerne des transferts d'armements dont des missiles, selon Reuters, provenait de la Lituanie, de l'Estonie, et de la Lettonie, tous membres de l'OTAN.
Moscou dénonce des menaces incessantes
Washington et ses alliés occidentaux accusent la Russie de vouloir envahir l'Ukraine — un scénario brandi depuis des mois malgré les multiples démentis de Moscou.
«Des déclarations contenant des menaces à l’égard de la Russie, annonçant que pour certaines actions politiques la Russie devrait payer le prix fort, sont prononcées tous les jours [...] depuis un mois au minimum», a noté le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov ce 20 janvier en conférence de presse, s'inquiétant que ce type de déclarations puissent «favoriser une déstabilisation de la situation, en insufflant des espoirs absolument erronés dans les têtes brûlées de certains représentants de l’Ukraine».
La veille, le président américain Joe Biden avait déclaré : «Ce sera un désastre pour la Russie si elle envahit davantage l'Ukraine.» Il avait également mis en garde contre de «lourdes» pertes humaines sur le champ de bataille et des sanctions «sévères» sans précédent contre l'économie russe. «S'ils envahissent, ils vont le payer, ils ne pourront plus passer par les banques, il ne pourront faire de transactions en dollars», avait menacé le locataire de la Maison Blanche.
Le même jour, Londres a annoncé avoir commencé à fournir à l'Ukraine des «armes défensives légères», précisant que celles-ci ne représentaient «aucune menace» pour la Russie. Cette livraison d'armes fait écho aux propos tenus sur CNN le 16 janvier par Dmitri Peskov, selon qui le soutien militaire apporté par l'Alliance atlantique à l'Ukraine constituait une «menace imminente», tant pour la Russie que pour la sécurité de l'ensemble du continent européen. Un soutien bien réel, sous la forme de l'envoi d'instructeurs militaires et d'armes, tant défensives qu'offensives.