«J’ai reçu un appel du bras droit de Kadhafi. Il m’a demandé comment progresser, affirmant qu’il intervenait de la part de K [Kadhafi]. J’ai répondu que K devait nommer un négociateur et qu’une fois que ce serait fait, je verrai de mon côté si des pourparlers sont possibles…», lit-on dans une lettre que l’ancien Premier ministre travailliste britannique, Tony Blair, a adressée à Hillary Clinton en août 2011. Cette information a été publiée par le département d'État américain, avec un nouvel échantillon de la correspondance de l’ancienne secrétaire d’Etat américaine.
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A plusieurs reprises, Tony Blair a parlé par téléphone avec le chef de l’Etat libyen, Mouammar Kadhafi, d’après les documents auxquels le journal britannique Daily Mail a pu accéder.
«Je crois que vous devez aussi nommer quelqu’un de votre côté et faire avancer les choses», a écrit Tony Blair à celle qui est aujourd’hui la favorite de la primaire démocrate dans la course à la présidentielle de 2016, en lui demandant d’aider à promouvoir les négociations avec le colonel en vue de négocier la paix.
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L’ancien responsable a aussi prié Hillary Clinton à s’abstenir de l’«humilier» lors de ce processus.
«K refuse de me parler en personne vu qu’il se sent "trahi" après mon appel à sa démission. […] Je crois que K m’aurait parlé s’il y avait un moyen d’y parvenir [régler le conflit] sans l’humilier», peut-on lire dans une autre lettre de Tony Blair, envoyée en mars 2011.
Ces nouvelles révélations pourraient attiser les critiques envers les liens qu’a entretenus l’ancien Premier ministre britannique avec le colonel Kadhafi, qui l’a rencontré en 2004. Lors de leurs entretiens, Mouammar Kadhafi s’est engagé à renoncer à sa quête d’armes de destruction massive et à devenir un partenaire fiable pour l’Occident, en s’assurant le soutien militaire de la Grande-Bretagne sous forme d’équipements et d’entraînements. Un important contrat pétrolier a également été signé lors de cette rencontre.
En février 2011, la guerre civile a éclaté en Libye dans un contexte de protestations dans les pays arabes. Le conflit a opposé les troupes du gouvernement légitime de Mouammar Kadhafi et celles de ses opposants qui se sont emparés de vastes pans de territoires lors des combats. En mars 2011, a été créée une coalition internationale qui a entamé des frappes aériennes contre les forces de Kadhafi «pour la protection du peuple libyen». Le conflit s’est terminé par la prise de Tripoli, la capitale, par les rebelles, dont le gouvernement a été reconnu par une partie de la communauté internationale, et le meurtre de Mouammar Kadhafi.