Le visa australien du numéro un mondial de tennis Novak Djokovic, qui voulait entrer dans le pays sans être vacciné contre le Covid-19, a été annulé pour la deuxième fois, a annoncé le 14 janvier le ministre de l'Immigration Alex Hawke. Cette décision a été prise «sur des bases sanitaires et d'ordre public», a précisé dans un communiqué le ministre, qui souligne que l'exécutif «est fermement engagé à protéger les frontières australiennes, tout particulièrement dans le contexte de la pandémie de Covid-19».
Dans les heures qui ont suivi, Novak Djokovic a demandé à la justice d'empêcher son expulsion d'Australie, ce que les autorités australiennes ont accepté jusqu'à ce que la justice ait statué sur le recours qu'il a déposé contre son annulation de visa. Le joueur serbe n'a, à ce stade, pas été placé en rétention par les autorités, a précisé son avocat Nick Wood, cité par l'AFP. L'homme de loi a d'ailleurs demandé à ce que son client reste en liberté pendant la durée de la procédure, et ce malgré son statut de non vacciné. «Nous sommes très préoccupés par le temps», a-t-il ajouté au cours d'une audience devant un juge de Melbourne, à trois jours du début de l'Open d'Australie.
Cette deuxième annulation du visa implique par ailleurs que le joueur serbe, qui visait un 21e titre du Grand Chelem à l'Open d'Australie, un record, sera interdit d'entrée dans le pays pendant trois ans, sauf dans certaines circonstances. «Les Australiens ont fait de nombreux sacrifices pendant cette pandémie, et souhaitent à juste titre que le résultat de ces sacrifices soit protégé», a pour sa part déclaré le Premier ministre, Scott Morrisson, dans un communiqué.
Une affaire aux multiples rebondissements
La polémique autour du tennisman réside dans la dérogation médicale qu'il a obtenue pour participer au tournoi après s'être remis d'une infection du Covid-19 en décembre. Or, le joueur n'étant pas vacciné, sa guérison a été jugée insuffisante par les autorités fédérales pour qu'il puisse entrer dans le pays. Le vainqueur de 20 tournois du Grand Chelem a dès lors été placé dans un centre de détention de l'immigration à Melbourne avant que son appel ne soit entendu. Sans être impliquée dans le processus d'exemption médicale de Novak Djokovic, l'ATP a déclaré avoir demandé des éclaircissements à Tennis Australia.
Le visa du champion de tennis de 34 ans avait déjà été annulé une première fois le 5 janvier lors de son arrivée à Melbourne, et Novak Djokovic avait alors été placé dans un centre de rétention en vue de son expulsion.
Les avocats du tennisman avaient toutefois remporté une éclatante victoire le 10 janvier, en obtenant d'un juge qu'il rétablisse son visa et ordonne sa libération immédiate. Depuis, le sportif serbe s'entraînait en vue du tournoi, et devait affronter lors du premier tour son compatriote Miomir Kecmanovic, 78e joueur mondial.
Mais le ministre de l'Immigration conservait la possibilité d'annuler à nouveau le visa en vertu de son pouvoir discrétionnaire.