Après plusieurs jours de manifestations et d'affrontements avec les forces de l'ordre dans plusieurs villes du Kazakhstan, suivis de la démission du gouvernement, le ministère russe des Affaires étrangères a réagi dans un communiqué publié en début d'après-midi le 5 janvier.
«Nous suivons de près les événements chez notre voisin, qui est un pays frère», souligne-t-il, en appelant «à une résolution pacifique de tous les problèmes dans le cadre constitutionnel et juridique et par le dialogue, et non par le biais d’émeutes de rues et de violations de la loi». Evoquant les mesures prises par le président de la République Kassym-Jomart Tokaïev (dont la diminution du prix du gaz), la diplomatie russe estime que «ces dernières cherchent à stabiliser la situation et à résoudre rapidement les problèmes existants, y compris ceux évoqués dans les revendications légitimes des manifestants».
Rappelant que les deux pays sont liés par «des relations de partenariat stratégique et d'alliance», le Kremlin espère «que la situation dans le pays reviendra à la normale le plus rapidement possible», et précise que la situation aux alentours de ses missions diplomatiques et consulaires reste calme. De plus, «selon les informations disponibles pour le moment», il n'y a aucune victime parmi les citoyens russes se trouvant au Kazakhstan.
Le mouvement de protestation a éclaté le 2 janvier à la suite d'une hausse des prix du gaz naturel liquéfié (GNL). Il a démarré dans la ville de Janaozen, dans l'ouest du Kazakhstan, puis a affecté la ville d'Aktau, sur les bords de la mer Caspienne. Dans la nuit du 4 au 5 janvier, pour le troisième jour de manifestations, la police kazakh a fait état de plus de 200 arrestations et indiqué que des dizaines de ses agents avaient été blessés dans des affrontements. Des véhicules des forces de l'ordre ont de surcroît été incendiés.
Le président du Kazakhstan a promis le 5 janvier une réponse «ferme» aux troubles, se disant «contraint de protéger la sécurité et la paix de nos citoyens» et de préserver «l'intégrité du Kazakhstan». L'état d'urgence a été décrété du 5 au 19 janvier dans la région pétrolifère de Manguistaou et à Almaty, et un couvre-feu instauré de 23h à 7h. En outre, le pays connaît une «panne d'internet à l'échelle nationale», a annoncé sur Twitter le groupe spécialisé dans la surveillance du web NetBlocks. Dans l'après-midi du 5 janvier, un incendie s'est déclaré dans le bâtiment de la résidence du président à Almaty, rapporte l'agence Interfax, citant les services des pompiers.