Une mobilisation contre la hausse des prix du gaz rassemblant plusieurs milliers de personnes à Almaty, ancienne capitale du Kazakhstan, a été dispersée par la police dans la nuit du 4 au 5 janvier. Les forces de l'ordre ont pour cela fait usage de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogène.
Selon l'AFP, quelque 5 000 personnes participaient à cette manifestation, qui s'inscrit dans un mouvement de colère s'étant répandu dans plusieurs villes du pays depuis le 2 janvier. Certains manifestants s'en sont pris à des véhicules, dont un camion de pompiers. Plusieurs manifestants et policiers antiémeute ont été hospitalisés pour ce qui semblait être de légères blessures, d'après l'AFP.
Dans ce contexte, le chef d'Etat kazakh Kassym-Jomart Tokaïev s'est adressé par vidéo à la population, l'appelant à «faire preuve de prudence» et à «ne pas céder aux provocations».
Le mouvement de protestation a été déclenché par une hausse des prix du gaz naturel liquéfié (GNL). Elle a démarré dans la ville de Janaozen, dans l'ouest du Kazakhstan, puis a affecté la ville d'Aktau, sur les bords de la mer Caspienne.
Le soir de ce 4 janvier, les autorités ont concédé une réduction du prix du GNL en le fixant à 50 tenges (0,1 euro) le litre dans la région, contre 120 au début de l'année, afin selon Kassym-Jomart Tokaïev «d'assurer la stabilité dans le pays». Le président a également fait savoir qu'une commission gouvernementale, incluant des membres de ses services, avait «commencé à travailler» à Aktau, afin de «trouver une solution mutuellement acceptable au problème soulevé dans l'intérêt de la stabilité du pays». Des annonces qui n'avaient pas suffi à démotiver les manifestants dans la soirée.
Le lendemain, la police a fait état de plus de 200 arrestations et de dizaines de ses agents blessés. Les protestataires «se sont laissés allés à des provocations» en bloquant les routes et la circulation et en «troublant l'ordre public», a justifié dans un communiqué le ministère kazakh de l'Intérieur.