Réélue en mai 2021 sur une ligne très hostile aux mesures sanitaires, Isabel Díaz Ayuso, la présidente de la Communauté autonome de Madrid, a décidé de ne pas revenir sur ses principes devant la vague d'infections causée par le variant Omicron. Pour cette élue du Parti populaire (droite), les caractéristiques du variant ne suscitent pas d'inquiétude.
«Nous pensons que la croissance [épidémique] est explosive, tout comme son déclin. Cela ne se reflète pas de la même manière sur la pression hospitalière», a-t-elle déclaré au quotidien El País dans un entretien paru le 26 décembre. La présidente de région mise sur la retombée des cas avant la fin des fêtes.
Interrogée pour savoir si elle basait cette décision sur des données scientifiques, l'élue a assuré qu'elle collaborait avec les «meilleurs experts» et que Madrid disposait d'outils scientifiques permettant de savoir «comment le virus va évoluer».
La région de Madrid n'est pas soumise au pass sanitaire, contrairement à d'autres régions d'Espagne. Isabel Díaz Ayuso a récemment détonné en achevant la construction en temps record d'un hôpital public destiné à soulager le réseau sanitaire de la capitale espagnole. Le projet est cependant critiqué par ses opposants (parmi lesquels des professionnels de la santé) qui dénoncent le coût de ce projet et estime que les fonds auraient pu être alloués à renforcer les infrastructures déjà existantes.
Ailleurs en Espagne, devant le variant Omicron, la région de Catalogne a notamment obtenu l'autorisation par la justice d'instaurer un couvre-feu de 1h à 6h du matin dans toutes les villes de plus de 10 000 habitants où l'incidence dépasse 250 cas pour 100 000 habitants sur sept jours, soit l'intégralité de celles-ci actuellement. La région a par ailleurs pris des mesures comme la fermeture des discothèques et la limitation des réunions privées à un maximum de 10 personnes.
L'Espagne figure à ce jour parmi les pays les plus avancés dans la campagne de vaccination contre le Covid.